Les années passent, les méthodes changent, mais les objectifs restent les mêmes. Tel peut-être sommairement résumé les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest et du Centre plus connues sous le nom de la françafrique. Du Cameroun au Sénégal en passant par la Côte d’Ivoire, le Gabon, et les toutes les anciennes colonies d’Afrique francophone, la France fait feu de tout bois pour maintenir son influence qui s’effrite avec le temps. Les libertés prises par certains dirigeants et l’esprit de liberté qui anime les peuples ne sont pas de nature à conforter le leadership de « la mère patrie ».
Toujours est-il que poussée dans ses derniers retranchements en Centrafrique avec la montée en puissance de la Russie, la France entend revenir en force pour reconquérir « son empire de diamant » en proposant « un dialogue constructif » à la République centrafricaine. Pour ce cas d’espèce, le président français Emmanuel Macron a instruit le ministère des Affaires étrangères de mener une « offensive » diplomatique en Centrafrique. Afin de remettre Paris au centre du dispositif, la France y a dépêché une délégation conduite par Sylvain Itté, ambassadeur pour la diplomatie publique en Afrique qui effectue depuis le 7 septembre 2021 une visite de cinq jours en République centrafricaine avec au programme, des rencontres avec les plus hautes autorités du pays au rang desquelles le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra.
Au cours ce séjour, il sera question de « dresser un bilan » des relations entre les deux pays en vue de reprendre « un dialogue constructif ». Cette visite intervient dans un contexte de relations tendues entre les deux pays, la France ayant décidé en début d’année de geler son aide budgétaire et de suspendre une partie de sa coopération militaire avec la Centrafrique. Des mesures de « rétorsions » qui apparaissent comme un chantage à cause de la distance prise par Bangui vis-à-vis de la France et concomitamment le rapprochement confirmé avec la Russie.
Visiblement, Paris aurait opté pour la désescalade dans un contexte de multiplication des fausses informations et de propos hostiles à la France. Toutefois, l’Hexagone pense qu’il faut recréer des conditions de confiance, d’autant que « les manipulations, elles sont multiples, multiformes, elles se situent en RCA, en France, dans des pays limitrophes de la RCA. Nous les connaissons, nous savons absolument qui en sont les auteurs et parfois les commanditaires», a confié le sherpa de la diplomatie française.
Dans ce positionnement du politiquement correct, les autorités centrafricaines semblent sur la même longueur d’ordre que leurs homologues françaises car « nous voulons dire à l’ensemble de la population centrafricaine et de la population française que nous n’avons aucun souci avec la France » a affirmé Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement. En d’autres termes, « par rapport à ce qui se trame en termes de campagne de désinformation, nous allons travailler là-dessus. Ceux qui sont en charge de cela, nous commençons à les identifier. Je pense que dans un bref délai, nous allons répondre à leurs préoccupations ».
Selon nos informations, Paris qui envisage de revenir sur ces décisions notamment sur le gel de son aide budgétaire et la suspension d’une partie de sa coopération militaire voudrait des « garanties » de la part des autorités centrafricaines, alors qu’on annonce une offensive diplomatique française en Afrique, ce qui lui permettrait de maintenir son influence dans le pré-carré. C’est dire les enjeux du prochain sommet Afrique-France du 7 au 9 octobre 2021 à Montpellier qui, officiellement se définit comme un « nouveau format, avec de nouveaux acteurs, de nouvelles thématiques et de nouveaux enjeux » et dont l’objectif est de « porter un regard neuf sur la relation entre l’Afrique et la France pour offrir un nouveau cadre de réflexion et d’action aux nouvelles générations ».
Un commentaire
Je suis intéressé à votre projet car je suis un porteur de projet agricole