Les résultats provisoires d’exécution du budget de l’Etat de Tunisie ont indiqué une contraction notable du déficit budgétaire, qui est ressorti à 1,423 milliard de dinars, au terme des cinq premiers mois de 2021, contre 3,368 milliards de dinars un an auparavant, selon les données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) basée à Tunis.
<< Cet apaisement a été favorisé, essentiellement, par la bonne tenue des recettes fiscales et la forte contraction des dépenses hors charges salariales>>, explique cet institut d’émission tunisien.
Au niveau des ressources de l’Etat, les recettes fiscales ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie, en s’établissant à 12 milliards de dinars à fin mai 2021, portant la marque de l’amélioration des recettes à titre d’impôts indirects, qui se sont élevées à 7,023 milliards de dinars, à fin mai 2021, en hausse de +1, 555 milliard de dinars et de +429 millions de dinars par rapport à leurs niveaux de 2020 et de 2019, respectivement.
En revanche, les donnes de la BCT révèlent que les recettes d’impôts sur les sociétés se sont repliées, pour s’établir à 1,083 milliard de dinars contre 1,092 milliard de dinars et 1,560 milliard de dinars à fin mai des années 2020 et 2019, respectivement.
Du côté des dépenses de l’Etat (hors service de la dette), la facture s’est établie à 12,8 milliards de dinars, à fin mai 2021 contre 13,2 milliards de dinars un an auparavant. << Cette régression masque, toutefois, des évolutions disparates au niveau des principales composantes>>, précisent les services de l’institut d’émission. D’un côté, ajoutent-ils, les rémunérations au titre des salaires continuent à mettre la pression sur l’espace budgétaire en se maintenant en hausse, pour atteindre 8,496 milliards de dinars, au terme des cinq premiers mois de 2021 contre 7,988 milliards de dinars un an auparavant. De l’autre côté, estiment toujours les services de la BCT, les dépenses d’investissement ont accusé une baisse importante de -40% (ou -660 millions de dinars) pour s’établir à seulement 989 millions de dinars, à fin mai 2021, ce qui est de nature à compromettre les chances d’une reprise rapide de la croissance, cette dernière ayant tant besoin de l’investissement public pour fédérer l’investissement privé.
Également, les dépenses d’interventions et de transferts ont régressé à 2.729 MDT, au terme des cinq premiers mois de 2021, en baisse de -10,3% (ou -313 millions de dinars) comparativement à leur niveau enregistré une année auparavant, en dépit de la montée des prix internationaux des produits de base et de l’énergie.
Les paiements au titre du service de la dette publique se sont établis à 4,648 milliards de dinars, durant la période sous revue, en baisse de -118 millions de dinars sur un an. Les remboursements de la dette extérieure ont ainsi totalisé 2,386 milliards de dinars contre 2,375 milliards de dinars, à fin mai 2020.
Quant aux remboursements de la dette intérieure, la BCT indique qu’ils se sont établis à 2,262 milliards de dinars contre 2,391 milliards de dinars à fin mai 2020.
<< L’élargissement continu du gap de financement s’est poursuivi en 2021, avec un recours de plus en plus accru aux ressources d’emprunt intérieures considérant le retard important dans la mobilisation des ressources extérieures>>, souligne l’Institut d’émission. Il ajoute que l’enveloppe totale des emprunts, mobilisée à fin mai 2021, s’est élevée à 5,9 milliards de dinars, dont plus des deux tiers sous forme d’emprunts intérieurs.
Quant à l’encours de la dette publique, il a poursuivi son ascension, dépassant la barre de 98 milliards de dinars, au terme des cinq premiers mois 2021, en hausse de 9,3 milliards de dinars et de 5,3 milliards par rapport aux niveaux atteints une année auparavant et à fin 2020, respectivement.