Malgré les bons chiffres du secteur de la microfinance malien, plusieurs défis restent à relever d’après l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés.
Selon les données de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le secteur de la microfinance, dans les pays de l’Uemoa globalement, se porte relativement bien. En effet, le montant des dépôts collectés a augmenté de 232,111 milliards de FCFA au 31 mars 2021 pour s’établir à 1.752,9 milliards de FCFA contre 1.520,8 milliards de FCFA une année plus tôt, soit une augmentation de 15,3%. Cette progression est enregistrée dans la quasi-totalité des pays (à l’exception de la Guinée-Bissau), dont le Mali où elle est chiffrée à 13,1%, soit à 15,727 milliards sur un an.
Pour sa part, l’encours des crédits s’est accru de 168,96 milliards de FCFA (+11,2%) par rapport à son niveau à fin mars 2020 pour se situer à 1.679 milliards de FCFA à fin mars 2021. Cet accroissement, plus important en comparaison avec les hausses notées à la même période au cours des dernières années, est porté par six pays de la région. Parmi eux, le Mali avec une hausse de près de 15 milliards de FCFA, soit +10,4% sur un an.
A l’image de la plupart des pays de la région, les chiffres sont en constante progression depuis quelques années au Mali. Mais le secteur reste confronté à plusieurs défis relevés le 13 septembre 2021 à Bamako, par les acteurs lors d’un atelier de renforcement de capacités des SFD sur le dispositif prudentiel de la BCEAO applicable aux SFD.
D’après Adama Camara, président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, il s’agit du « financement et la viabilité du secteur », de l’ « anticipation des grandes évolutions économiques », du « renforcement des capacités des ressources humaines et de la gouvernance des SFD », du « renforcement de l’éducation financière des sociétaires et des clients », de la « poursuite de la diversification et l’adaptation des produits », de la « fiscalité des SFD non mutualistes », de la « diversification des produits et services », et de la « digitalisation des opérations », entre autres.
« La micro finance joue un rôle important. Les institutions de microfinance communément appelées Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ont pour mission de contribuer au développement socio-économique des populations à faible revenu en facilitant leur large accès aux services financiers et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté et des inégalités », a-t-il ajouté.
Selon les données de la BCEAO, le total bilan des SFD du Mali s’est établi à 222.361 milliards de FCFA au 31 décembre 2020, ce qui représente 8,7% de l’UEMOA.