Après un an de travaux, le port sec de la plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), située à 27 km au nord de la capitale Lomé, est entré en activité ce mercredi 15 septembre. Il s’agit d’une infrastructure clé de cette zone économique spéciale de 400ha dédiée à la transformation des ressources naturelles locales, dont bénéficieront directement les pays enclavés de la sous-région.
Signe de l’avancée des travaux de la PIA, les visites officielles se sont multipliées ces dernières semaines. Après son inauguration par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé le 6 juin dernier, le 31 août, le ministre des Transports routiers aériens et ferroviaires, Affoh Atcha Dedji, a fait le déplacement pour s’assurer de l’avancée des travaux. Le 10 septembre, c’était au tour de son homologue de l’Economie maritime de la pêche et de la protection côtière, Kokou Edem Tengue, de se rendre sur place afin de vérifier l’état d’avancement du port sec, véritable pivot du dispositif. De fait, cette infrastructure est essentielle au fonctionnement de la plateforme industrielle, qui ambitionne de transformer localement les richesses naturelles du pays afin d’industrialiser ses secteurs clés, créer de la valeur ajoutée et développer les échanges commerciaux. Les ministres ont ainsi pu constater l’avancée des travaux et l’aboutissement de ce projet phare du plan national de développement du pays pour la période 2018-2022, porté par le Président Faure Gnassingbé.
Équipements de dernière génération
Grâce à la création d’un écosystème compétitif de traitement de la matière première, la plateforme jouera un rôle de catalyseur pour soutenir la croissance économique, l’intégration régionale et le commerce tout en permettant la création de quelque 35 000 emplois. Avec un triple objectif : attirer des projets d’envergure, sécuriser les investissements étrangers et favoriser l’industrialisation du Togo, tout en contribuant fortement au « local content ».
Afin de se donner les moyens de ses ambitions, la PIA comprend un port sec de 6 hectares, permettant de transférer le contenu des conteneurs des clients. Celui-ci a été doté d’équipements de manutention de dernière génération : des engins élévateurs de conteneurs vide et pleins (Reachstackers), des engins dédiés à la manutention de conteneurs vides (Empty Container Handlers) et des engins dédiés au transfert des conteneurs d’un point (Terbergs et Trailers). De quoi permettre de désengorger le port de Lomé tout en faisant bénéficier les transporteurs desservant les pays enclavés (Burkina, Mali, Niger) de divers services logistiques. De son côté, le parking à camions, qui peut en accueillir 484, a accueilli fin juillet les premiers opérateurs logistiques en provenance des pays enclavés.
ARISE IIP aux manettes
Si l’opérationnalisation de la PIA suscite de grandes attentes au niveau agricole, il en est de même en matière de transformation textile, le pays ayant vu sa production de coton bondir de 27000 à 137000 tonnes entre 2009 et 2019. D’où la présence d’une plateforme de stockage du coton et l’appel à manifestation d’intérêt lancé par ARISE IIP pour l’attribution de la construction d’usines textiles intégrées. S’y ajouteront dès le second semestre 2022 une unité de production de motos électriques et une usine de recyclage selon Gagan Gupta, co-fondateur d’ARISE IIP. A terme, PIA ambitionne de devenir une plaque tournante pour le coton, l’agro-transformation, les produits pharmaceutiques, les cosmétiques, l’automobile, le recyclage…
ARISE IIP, aux manettes de ce méga-projet de 130 milliards de FCFA dans le cadre d’un PPP avec le gouvernement togolais, est une joint-venture entre Olam (49,5%) et l’institution financière multilatérale AFC (50,5%). Spécialisée dans les zones industrielles intégrées, elle est issue de la société ARISE lancée au Gabon en 2010, dont l’activité a été réorganisée fin 2019 en trois entités distinctes dédiées à l’activité portuaire (Ports & Logistics – P&L), aux zones économiques spéciales (Integrated Industrial Platforms – IIP) et aux infrastructures (Infrastructure services – IS).