Plus qu’une véritable campagne diplomatique, Paris déploie les grands moyens pour demander aux autorités maliennes de ne pas faire affaire avec les mercenaires de la société russe Wagner. C’est d’ailleurs le motif de l’arrivée au Mali, ce lundi 20 août, de la ministre française des Armées, Florence Parly.
« On ne va pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires », a prévenu la ministre qui rencontre son homologue Sadio Camara ce lundi. « Mon objectif est de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et de réitérer des messages », a-t-elle expliqué.
Selon Paris, un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants serait incompatible avec le maintien de ses troupes au Mali. Avis exprimé depuis le 14 septembre dernier par Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères de la France. D’ailleurs, l’Allemagne a également prévenu que la conclusion éventuelle d’un tel accord avec les Russes « remettrait en cause » le mandat de son armée au Mali.
« Il y a des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées », avait expliqué le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga. Parmi ces partenaires, la France qui a entamé une réorganisation de son dispositif militaire au Sahel au profit d’une présence resserrée. D’ailleurs, le nombre de troupes françaises déployées dans la région devrait passer de plus de 5 000 hommes actuellement à 2.500 ou 3.000 à l’horizon 2023.
Passe d’armes
Réagissant à cette information dans la semaine, les autorités nigériennes ont déclaré que « les militaires maliens doivent renoncer sans délai, si cela s’avère, à ce type d’accord ». « Nous n’acceptons pas la présence de ces gens-là (…) », a en effet déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou. Qui parle d’« irréguliers étrangers » pour « dégrader la situation sécuritaire qui est déjà assez grave ».
En réponse, le gouvernement malien, dans un communiqué publié dimanche 19 septembre, a déclaré qu’il ne permettrait « à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas ».