Les décisions et résolutions prises par la conférence extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le 18 août 2021 consacrée à « l’évolution de la situation macroéconomique dans la zone CEMAC en contexte de pandémie du Covid-19 et analyse des mesures de redressement » continuent de dominer l’actualité dans la sous-région. Ce sujet était au centre de la quatrième session extraordinaire du comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (PREF-CEMAC) le 24 septembre 2021 à Douala.
Dans la perspective de donner un coup d’accélérateur au développement communautaire, l’objectif pendant cette seconde phase du PREF-CEMAC 2021-2025 est de dépasser le taux de réalisation global de 68,2 % couvrant la première phase 2016-2020 en tenant compte du taux de réalisation de 38,0% relatif aux réformes structurelles. A cela s’ajoute une conjoncture économique peu favorable renforcée par la pandémie de Covid-19 qui a impacté la zone CEMAC avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019, ce qui laisse croire que le spectre d’une récession n’est pas encore totalement écarté en dépit d’une croissance projetée à 1,7% en 2021.
Face aux enjeux de développement dont la CEMAC doit rapidement apporter des réponses idoines, le président du comité de pilotage du PREF-CEMAC, Rigobert Roger Andely, par ailleurs ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille, a insisté sur la décision des chefs d’Etat de « mettre résolument en œuvre les politiques de réformes prioritaires dans le cadre de la deuxième phase du PREF-CEMAC pour opérer une réelle transformation structurelle vers l’industrialisation des économies de la CEMAC et créer les meilleures conditions de croissance soutenue, équitable tirée par le privé ». En d’autres termes, il s’agit « d’impulser une nouvelle et forte dynamique à la stratégie régionale de redressement économique et financier, à travers les politiques économiques et financiers de deuxième génération à conclure avec le Fonds monétaire international (FMI), appuyés entre autres par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la France ».
Région la moins intégrée du continent à cause de l’insuffisance criarde des infrastructures de communication, des blocages politiques et institutionnels, l’Afrique centrale dont les échanges commerciaux se situent autour de 3% entend sortir de son état de léthargie. Au terme de cette session extraordinaire, le secrétaire permanent du PREF-CEMAC, Michel Cyr Djiena Wembou, a rappelé qu’il « était question de se retrouver pour traduite en action les décisions des chefs d’Etat car pour que ces résolutions soient exécutées, il faut non seulement qu’elles soient traduites en action, mais aussi déterminer les critères de réalisation. Il faut des indicateurs de performance, décider qui sera réellement responsable de telle décision, le chronogramme avec un délai. Ce qui pourra nous permettre d’évaluer de se rassurer que toutes les 24 décisions des chefs d’Etat sont traduites en action au niveau de la politique budgétaire, monétaire financière ainsi qu’au niveau des réformes structurelles ».