Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a rendu public, ce vendredi 24 septembre, une liste de 92 personnes ayant pris part ou soutenu de manière active la modification de la constitution et le troisième mandat du président Alpha Condé, destitué par l’armée depuis le 5 septembre dernier.
Le « coup d’Etat constitutionnel » a, selon eux, été favorisé par divers individus, de la base au sommet de l’État. Du premier ministre Ibrahima Kassory Fofana aux membres de son gouvernement, notamment Mohamed Diané de la Défense, en passant par les cadres de l’administration publique y compris, le groupe de Jeunes acteurs pour le changement (JAC 518) qui occupent généralement les postes de direction administrative et financière au sein des ministères et dans d’autres régies financières, tous y figurent.
Dans la première liste établie par le FNDC à l’époque des faits, figurait le nom de l’actuel chef de la junte, Mamady Doumbouya à la tête du Groupement des forces spéciales (GFS) ainsi que son acolyte du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), le colosse de la gendarmerie régionale de Conakry, Balla Samoura. Le front a finalement décidé de reconsidérer sa position en les extirpant de cette liste, à la suite de putsch qui a renversé Alpha Condé et en s’emparant du pouvoir à Conakry, considérant que son appel à l’armée a été entendu par le colonel et ses hommes.
Cette dernière version rendue publique a été étoffée par l’inscription de nouveaux acteurs de presque dans tous les secteurs. Une liste qui pourrait éventuellement servir le CNRD dans ses futures nominations gouvernementales et dans l’administration publique, afin « d’exclure de la transition » d’après le FNDC, tous ceux qui ont participé, comme ils le disent, au « putsch constitutionnel » d’octobre 2020. Des poursuites judiciaires à leur encontre ne sont pas exclus par le front.