En marge de la clôture d’un atelier de concertation le 26 septembre 2021 consacré à l’élaboration d’un organe unique de gestion des élections et la préparation des Assises nationales de la refondation, les autorités de la transition malienne ont réaffirmé la possibilité d’un report des échéances électorales dans l’optique de disposer d’un temps suffisant pour mener à bien les réformes entamées.
« Mieux vaut des élections reportées, que des élections bâclées », a lancé, à la fin des travaux, le ministre de la Refondation de l’État, Ibrahim Ikassa Maïga. Avançant dans ses propos que les délais qui constituent des engagements sont connus. « Nous travaillons activement à tenir ces délais. Maintenant, la réalité du terrain déterminera tout le reste », a-t-il expliqué. Selon le ministre, l’envergure des réformes à faire déterminera tout le reste plus que les questions de délais. Il s’agit de l’avenir du Mali, a-t-il martelé.
Pourtant, une grande partie de la classe politique a décidé de boycotter les concertations, et accuse les autorités d’avoir instrumentalisé l’organisation des Assises nationales à des fins politiques. Il s’agit, entre autres, de l’ancien ministre de la Défense, Tiémoko Sangaré, président de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), de l’ancien ministre Tiebilé Dramé, président du PARENA (Parti pour la Renaissance nationale), de l’ancien ministre de l’éducation et des sports Housseyni Amion Guindo,président de la Convergence pour le développement du Mali (Codem) à travers sa coalition Djiguiya Coura, composée d’une dizaine de partis politique, de Soumeylou Boubeye Maiga, ancien premier ministre et président de l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP) à travers une coalition de plus 80 partis politiques.
Par ailleurs, il faut le signaler, un probable report des élections irait à l’encontre des recommandations de la communauté internationale – la CEDEAO notamment – qui a exigé le respect du calendrier de la transition, et l’a même fixé à 18 mois, après le coup d’État du 18 août 2020.
« Toute la communauté internationale est là pour nous aider à aller vers une stabilisation. Si le Mali n’est pas stabilisé, je ne pense pas que ce soit honorable pour la communauté internationale et pour nous-mêmes », explique le ministre Ibrahim Ikassa Maïga.
« C’est un gaspillage d’énergie et de moyens qui cache une volonté claire de prolonger au forceps la transition et de se maintenir au pouvoir », nous confie Yaya Sangaré, ancien ministre de Communication et secrétaire à la communication de l’ADEMA-PASJ.
Pour conclure, le premier ministre actuel dira que « l’essentiel était moins de tenir des élections le 27 février (2022) que de tenir des élections qui ne seront pas contestées ».