Les autorités togolaises ont présenté le 27 septembre 2021 à Lomé, la stratégie du pays pour la consolidation de la paix à l’international, en particulier au Sahel. C’était à l’occasion de la rentrée diplomatique 2021-2022 effectuée sous le thème « lutte contre le terrorisme et diplomatie dans le Sahel : l’initiative togolaise ».
« Face à la montée du terrorisme en Afrique de l’Ouest, le Togo a fait le choix lucide de travailler au maintien de la paix et de la sécurité au plan national, tout en étant dans l’action au niveau régional et particulièrement dans le Sahel. Sauver le Sahel, c’est sauver la région du golfe de Guinée et de l’Afrique de l’Ouest », a déclaré Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères.
Ainsi, selon une présentation faite à l’occasion par le chef de la diplomatie togolaise, le pays dispose d’une stratégie basée sur quatre axes fondamentaux portant respectivement sur la participation à la coopération multilatérale au service de la stabilité régionale et interrégionale, l’exportation de la vision togolaise de la paix, le soutien aux processus de normalisation politique, de transition démocratique et efforts de réconciliation nationale par l’entremise de la médiation et l’appui à une gouvernance responsable pour plus d’inclusion sociale et politique dans les États de la région.
« Pour vaincre le terrorisme, nous devons enfin gagner le combat du développement humain et social. En offrant davantage d’inclusion économique aux populations, les États leur donneront des raisons de prendre part aux processus politiques réguliers et de participer, en tant que citoyens, aux projets de construction nationaux », a précisé le ministre.
Active dans le processus de stabilisation politique au Tchad et au Mali (entre autres), deux pays en lutte contre le terrorisme, Lomé signale que son implication est « un engagement au service de la paix dans un esprit de patriotisme et de solidarité ». « Nous avons un destin commun auquel nous devons nous souscrire. Le président de la République joue un rôle de facilitateur. Il s’agit pour la diplomatie togolaise d’encourager et de soutenir les efforts de dialogue, conciliation et de pacification sur le continent », a fait savoir Robert Dussey.
Sur le qui-vive
Sur le qui-vive depuis quelques années, le Togo prend au sérieux la menace djihadiste qui sévit dan la sous-région. Jusque-là épargné, le pays craint en effet une attaque de groupes djihadistes venant du Burkina Faso voisin, et ne lésine pas sur les moyens pour se protéger. Ainsi, une loi de programmation militaire (2021-2025) dotée d’un budget d’environ 1,4 milliard USD a été adoptée pour le renforcement des équipements des Forces armées togolaises (FAT). Le texte prévoit, entre autres, la mise en place d’une nouvelle Unité des forces spéciales (UFS), d’un Groupe d’intervention léger antiterroriste (GILAT), l’achat de nouveau équipements et une augmentation des effectifs des troupes d’environ 25%, entre autres.
« Nous avons décidé de tout faire pour consacrer un budget conséquent à vos unités et à notre armée », avait déclaré le président Faure Gnassingbé le 8 février dernier aux militaires qui campent à la base d’opérations de Koundjoare dans le grand nord du pays pour les féliciter et les encourager.
D’ailleurs, le président avait nommé, il y a un an – c’était le 1er octobre 2021 – , une ministre des Armées qui a pris en charge un portefeuille rattaché à la présidence depuis 2009. Ce, suite à l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense et demi-frère du président, Kpatcha Gnassingbé, jugé et condamné à 20 ans de prison pour tentative de coup d’Etat.