Reconnu coupable dans le dossier Bygmalion portant sur financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné à un an de prison ferme, ce jeudi 30 septembre. Son avocat, Thierry Herzog, a aussitôt fait savoir son intention de faire appel.
Il s’agit là de la peine la plus lourde pour un financement illégal de campagne électorale. En juin dernier, les procureurs avaient requis un an de prison, dont 6 mois ferme, à l’encontre de l’ex-président qui a nié avoir été au courant d’une fraude évaluée à plus de 20 millions d’euros, et a martelé ne pas avoir bénéficié de cet argent pour sa campagne.
« Nicolas Sarkozy connaissait le montant du plafond; il savait que l’enjeu était d’éviter un dépassement », a déclaré la présidente du tribunal correctionnel ce jeudi. « Il a poursuivi la réalisation des meetings, permis des prestations nouvelles, engagé des dépenses et volontairement omis, en qualité de candidat, d’exercer un contrôle sur les dépenses », a-t-elle ajouté.
Reconverti en avocat d’affaires depuis la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy, qui a fait de l’Afrique son terrain de prédilection, avait déjà été condamné le 1er mars dernier à 3 ans de prison dont 2 avec sursis par la justice de son pays. Il avait été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire des « écoutes » impliquant également son avocat Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert. Devenant ainsi le deuxième ancien président condamné sous la Ve République française après Jacques Chirac.