L’activité économique en République du Congo va stagner cette année 2021, selon le Fonds monétaire international (FMI). Selon l’institution, la croissance totale du PIB réel devrait, en effet, être aux alentours de 0% avec une inflation modérée de 2% et un excédent des transactions extérieures courantes (12% du PIB).
« La pandémie de Covid-19 et les chocs sur les prix du pétrole ont lourdement pesé sur l’économie congolaise, mais une reprise se dessine. Le pays devrait enregistrer une croissance économique positive en dehors du secteur pétrolier cette année, grâce à l’assouplissement des mesures de confinement, au déploiement progressif des vaccins, aux dépenses sociales, au remboursement des arriérés intérieurs et à une expansion de l’activité dans l’agriculture et les mines », explique le FMI dans un communiqué publié le 28 septembre 2021 suite à l’achèvement, quatre jours plus tôt, des consultations au titre de l’article IV avec la République du Congo.
« La contraction de la production pétrolière a ralenti du fait du retour à la normale de l’accès aux champs pétroliers et de l’investissement, et la valeur des recettes et des exportations pétrolières est en augmentation en raison de la hausse des prix du pétrole », souligne l’institution.
En mars dernier, la Banque mondiale avait prévenu que la reprise réelle de la croissance du PIB est attendue pour 2022. « L’économie ne devrait pas se redresser complètement en 2021 et le PIB devrait contracter de 0,1%. L’activité économique devrait rebondir progressivement entre 2022 et 2023, avec une croissance du PIB de 2,7% en moyenne alors que le secteur pétrolier commence à se redresser », avait-elle fait savoir, ajoutant que la reprise économique dépendra de l’ampleur des réformes engagées en vue de soutenir la création d’emplois, d’encourager les investissements et d’accroître la compétitivité.
Surendettement
Selon le FMI, le déficit primaire hors pétrole devrait se creuser à 17% du PIB hors pétrole en 2021, en raison des dépenses d’assistance sociale, de soins de santé, d’éducation et d’infrastructure. Même si les dons octroyés par les partenaires au développement sont plus faibles que l’an dernier, Brazzaville peut compter sur l’amélioration des recettes non pétrolières, les réductions des transferts et des subventions aux entreprises publiques, ainsi que la baisse des dépenses consacrées aux biens et services, pour créer un espace budgétaire.
A noter que le Congo est jugé « en situation de surendettement » par le FMI, ce, dans l’attente du règlement des arriérés extérieurs et de la conclusion des négociations restantes concernant la restructuration de la dette.
« La viabilité de la dette a été rétablie, mais d’importantes vulnérabilités subsistent : la dette publique totale devrait atteindre 84% du PIB d’ici la fin de 2021 », souligne le fonds, qui rappelle que les risques de liquidité et la vulnérabilité aux chocs sur les prix du pétrole sont élevés.