Le colonel Mamady Doumbouya, tombeur d’Alpha Condé le 5 septembre dernier, a officiellement été installé, après sa prestation de serment, dans ses fonctions de président de la transition, chef de l’État et chef suprême des armées, ce vendredi 1er octobre 2021 au Palais des Nations de Conakry, par la cour suprême guinéenne qui s’est substituée à la cour constitutionnelle entre temps suspendue.
Après la promulgation de la charte de la transition en début de semaine, plus rien ne semble entraver la détermination du chef de file de la junte à dérouler une transition dont la durée reste encore floue. Même pas, visiblement, la CEDEAO et la communauté internationale qui étaient aux abonnés absents lors de son investiture.
» Je souhaiterais vivement insister sur le fait que c’est dans le souci de conjurer une crise politique majeure qui a fortement ébranlé la cohésion nationale et déchiré le tissu social, que les forces de défense et de sécurité ont pris les rênes du pays. Ainsi, sous la direction du Comité Nationale du Rassemblement pour le Développement, le pays s’est doté d’une Charte de la Transition, qui prévoit, notamment, un Gouvernement de Transition et un Conseil National de Transition, qui auront la charge de dérouler les différentes missions de la Transition », a décliné le colonel Doumbouya.
Sur la grande interrogation concernant la durée de la transition fixée à 6 mois par la CEDEAO pour l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes, que l’institution a d’ailleurs réitérée par la voix du président en exercice, Nana Akufo-Addo, à une délégation du CNRD qu’il a reçue ce mercredi à Accra, le colonel ne semble pas intimidé outre mesure. Jouant sa partition entre diplomatie et fermeté sur l’autodétermination, Mamady Doumbouya l’a dit et martelé que « seul le peuple de Guinée avec l’ensemble des forces vives de la nation en décidera ».
Il faut dire que l’agenda du nouvel homme fort de la Guinée est claire et il ne semble pas avoir l’intention de se plier aux exigences de la communauté internationale sans avoir accompli ce qu’il pense être son devoir. Remettre de l’ordre dans la cité et remettre les choses sur les rails avec notamment une justice indépendante, la coopération sous-régionale et internationale, etc… Il l’a une nouvelle fois martelé dans son discours d’investiture: » la rédaction d’une Nouvelle Constitution, la refondation de l’Etat, la lutte contre la corruption, la réforme du système électoral et la refonte du fichier, de l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes, et la réconciliation nationale » seront entre autres les principaux axes de la mission qu’il s’est investi.
Enfin, le colonel Doumbouya a réitéré l’engagement qu’aucun membre du CNRD et des organes de la Transition ne sera candidat aux élections à venir, et que son intention n’est nullement pas de s’accrocher au pouvoir.