De notre envoyé spécial à Montpellier, Dia El Hadj Ibrahima.
Le 28 éme sommet Afrique-France, premier du genre sous l’ère du président Emmanuel Macron, se tient le 8 octobre prochain à Montpellier, ville du sud de la France, à 750km de Paris. Plus de 700 jeunes africains et de la diaspora y prendront part.
Événement inédit, aucun chef d’Etat africain n’est convié à cette rencontre qui sera scrutée dans les moindres détails d’Alger à Kinshasa. Plutôt que de réunir des politiques et des diplomates, comme c’est le cas depuis les années 70, l’événement organisé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères est tourné vers les entrepreneurs, les intellectuels, les influenceurs, les chercheurs, les artistes, les sportifs et, en un mot, vers ce que le jargon communicationnel actuel désigne par l’expression “acteurs du changement”.
Les discussions porteront sur la redéfinition des rapports franco-africains dans un format qui se veut direct, novateur et sans langue de bois. Ainsi, de la la vieille Françafrique, l’on passe à l’Afrique France, avec la recherche d’un partenariat équilibré entre la nouvelle génération française et celle du continent africain. “Placé sous le thème « changer les villes pour changer la vie », la rencontre de Montpellier est l’expression de l’approche décentralisée d’un chef d’État français peu à l’aise avec le classicisme des rapports diplomatiques et politiques entre États. C’est tout l’esprit du discours de Ouagadougou de 2017 et des échanges éclectiques entre le président français et les étudiants burkinabé.
A l’instar des autres pays du continent, la Mauritanie sera au coeur de ce sommet, représentée par cinq jeunes entrepreneurs, porteurs de projets structurants et à la recherche de partenaires techniques pour certains et financiers pour d’autres. En outre, 13 associations de la société civile mauritanienne prendront part à cet événement.
Le nouveau sommet Afrique France s’engage sur un pont entrepreneurial, social, culturel, politique et économique entre nouvelles générations. Peu ménagée par la conjoncture politique et économique de ces derniers mois, la génération de Macron et du président Tchadien Mahamat Idriss Déby, arrivera-t-elle à trouver la potion magique dans un contexte de montée du sentiment anti-Français (ou plutôt anti-Françafrique ) pour convaincre les jeunes du continent ?
À la lecture des premières remontées de la synthèse des 70 ateliers organisés par Achille Mbembé dans 12 pays africains, en prélude de ce sommet, il est clair que les questions de politique, de démocratie et de droits de l’homme ne seront pas à minima dans ce sommet qui intervient alors que les pressions diplomatiques sont vives sur le Mali et la Guinée et que l’ombre de la Russie plane sur l’ancien pré-carré français.