De notre envoyé spécial à Montpellier , Dia El Hadj Ibrahima.
Le sommet Afrique-France s’est conclu le 8 octobre à Montpellier sut des engagements concrets pris par Emmanuel Macron face à 700 jeunes africains. Première décision, un fonds de 30 millions d’euros sur trois ans qui aura pour objectif de venir en soutien aux acteurs du changement sur le continent africain.
Les orientations de ce Fonds inspiré par le rapport Achille Mbembé seront décidées par un comité de personnalités africaines, françaises et franco-africaines de la société civile, ce qui, déclare le président Macron, «permettra de garantir l’indépendance et la neutralité de cet instrument. Le comité sera également chargé d’évaluer les résultats des projets financés par le Fonds».
Il est acté aussi la création d’une «Maison des mondes africains et des diasporas » présidée par Achille Mbembe avec en son sein des personnalités françaises du monde intellectuel, culturel, associatif et du secteur privé, chargées d’incarner et de porter ce projet dans l’espace public français. Un budget de fonctionnement sera attribué à cette mission qui devra rendre ses propositions dans un délai de 6 mois.
En outre, le sommet de Montpellier voit le lancement de la seconde phase de Digital Africa, sous la forme d’un fonds d’amorçage doté de 10 millions d’euros de subvention par an pendant 3 ans, en co-financement du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l’économie et des finances. Ce fonds sera accompagné d’une labellisation de projets portés par différents dispositifs de Proparco (Proparco Venture Capital, Fiséa+…) qui représentent près de 130 M€ dédiés au développement de l’écosystème numérique sur le continent africain.
« Ce modèle de «filialisation» de Digital Africa au sein de Proparco pourrait servir de pilote pour des initiatives similaires en faveur des entreprises du domaine des industries culturelles et créatives, voire dans un second temps de la filière sport.
Le président français s’est également engagé sur une nouvelle impulsion après la restitution dans les prochaines semaines des 26 œuvres d’Abomey. « Ainsi, poursuit Emmanuel Macron, le Ministère de la Culture, l’Institut Français, l’Agence française de développement et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, mettront en œuvre plusieurs initiatives pour renforcer la coopération patrimoniale et muséale et notre action en faveur des industries culturelles et créatives ».
Dans le prolongement du projet d’exposition « Picasso à Dakar 1972-2022 », le ministère français de la culture lancera un fonds de soutien à l’accueil d’exposition et à la circulation d’œuvres. D’un montant de 300 000 euros sur 3 ans et soutenant entre 3 et 5 projets par an, ce fonds sera à destination d’institutions muséales africaines, permettant aux publics de ces musées de voir des œuvres jusque-là inaccessibles.
A partir de 2022, un séminaire professionnel « Itinéraire Culture » porté par le ministère de la Culture sera dédié chaque année aux professionnels des musées africains en accompagnement à l’organisation et à la conception d’exposition temporaires.
-Le programme « Accès Culture », qui vise à financer des micro-projets culturels entre l’Afrique et la France à fort impact social, porté par l’Agence française de développement et l’Institut Français, sera élargi géographiquement et abondé à hauteur de 2,5M€ supplémentaires.
Le programme « Afrique créative », qui est quant à lui un programme d’incubation et d’accélération à destination des entrepreneurs des industries culturelles et créatives, porté par l’Agence française de développement, sera lui aussi étendu géographiquement et abondé de 2,5M€.
Pour sa part, le Fonds de mobilité «Culture au Sahel», lancé en 2021 par l’Institut français pour venir en appui à la mobilité des artistes et des professionnels de la culture de la zone du G5 Sahel sera abondé à hauteur de 150 000 € afin notamment d’étendre le périmètre géographique aux pays du Maghreb et de favoriser une mobilité dans l’ensemble de la région.
Un nouveau dispositif sera mis en place visant à augmenter les mobilités croisées d’étudiants entre la France et l’Afrique en s’appuyant sur les partenariats qui ont été mis en place entre établissements français et africains dans le cadre de doubles diplômes. Il permettra la mobilité de 250 étudiants africains vers la France et la mobilité de 250 étudiants français vers l’Afrique. Le budget identifié, partagé entre le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation est de 1,8 million d’euros.
Le président français a également annoncé la création d’un programme Sport et éducation pour soutenir les académies sportives africaines,
avec une contribution supplémentaire de 4 M€, mise en œuvre par l’Agence française de développement.