Dans la perspective de la diversification de son économie, notamment dans l’approche de la transformation du bois en vue d’en faire une valeur manufacturière, le Gabon lançait il y a 10 ans, sa première zone économique spéciale baptisée Nkok.
S’inspirant de Singapour, Dubaï et Maurice, plusieurs pays africains à l’instar du Gabon et du Rwanda n’ont ménagé aucun effort pour créer les Zones économiques spéciales, qui, au regard des expériences suscitées, constituent de véritables leviers de développement économique et des catalyseurs de l’industrialisation du continent dans une vision prospective à moyen et long termes. C’est dans cette optique que Libreville a mis sur pied la Zone économique spéciale de Nkok, opérationnelle depuis 10 ans, et qui est citée comme une réussite à l’échelle continentale.
Gérée par deux organes, la Zone économique spéciale de Nkok est devenue un carrefour de la création des entreprises et la porte d’entrée des investisseurs au Gabon dont les démarches sont facilitées par l’autorité administrative, à travers un guichet unique qui regroupe, selon nos informations, 22 administrations qui accompagnent l’ensemble des opérateurs et prestataires dans la délivrance de leurs documents administratifs. Outre les facilités administratives, l’autorité de la ZES a, entre autres, la charge de veiller au respect des dispositions prises dans le cadre des activités développées dans cet espace économique de 1.200 hectares.
Les innovations majeures liées à la ZES
L’une des innovations qui caractérise cet espace économique est sans doute celle relative à la création d’une entreprise en 48 heures, avec des facilités d’exonérations fiscales. Car dans cette zone, les entreprises ont comme exigences d’écouler localement, au maximum, 25 % de leur production, sauf lorsqu’il y a une demande plus importante dans le pays. C’est l’une des conditions à remplir selon le cahier de charges avant de passer à l’exportation, sans perdre les avantages fiscaux, parce qu’il s’agit d’une question de nécessité publique.
La ZES du Gabon, dans la philosophie de son maître d’œuvre, le président Ali Bongo, est essentiellement axée sur la transformation du bois. Cependant, elle accueille également d’autres industries. Depuis son lancement il y a 10 ans, la zone économique spéciale de Nkok compte plus de 85 entreprises. Celles qui sont en construction aujourd’hui sont au nombre de 9, sans compter celles qui sont en cours de création. Parmi les sociétés implantées et qui n’ont aucun lien avec le bois, l’on cite une filiale d’un fabricant indien de médicaments.
De ce qui précède, il sied de dire qu’en dépit des injonctions du Fonds monétaire international (FMI) auxquelles le Gabon oppose jusqu’à ce jour, une fin de non-recevoir. En effet, l’institution estime que le pays perd d’importantes recettes du fait du régime d’exonération spéciales accordées aux entreprises qui opèrent dans la zone, et recommande au gouvernement de supprimer les nombreux régimes d’exonérations fiscales et douanières, notamment celui dont bénéficie la Zone économique spéciale.
Libreville refuse pour l’instant, arguant que la zone de Nkok prévoit de créer 35 000 emplois directs et indirects à l’horizon 2030. Pour l’instant, elle en compte 16.000.