La Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu le 12 octobre 2021, un arrêt attribuant à la Somalie, la majeure partie d’une portion de l’océan indien potentiellement riche en pétrole et en gaz. Une partie que Mogadiscio discute avec le Kenya, auquel il n’a été confié qu’une petite partie de la zone à l’origine d’une dispute entre les deux pays d’Afrique de l’est depuis août 2014 devant la juridiction de l’ONU chargée de régler les différends entre États.
Dans son arrêt de 79 pages consulté par Financial Afrik, la CIJ rejette le tracé de la frontière réclamée par le Kenya à partir de la côte, et trace une nouvelle frontière proche de celle réclamée par la Somalie. « La Cour considère donc que la ligne ajustée qu’elle a établie en tant que frontière maritime aboutit à une solution équitable », a-t-elle indiqué.
« Si le Kenya n’est pas surpris par la décision, il est profondément préoccupé par l’importance de la décision et ses implications pour la région de la Corne de l’Afrique, et le droit international en général. D’emblée, le Kenya souhaite indiquer qu’il rejette en totalité et ne reconnaît pas les conclusions de la décision », a déclaré Uhuru Kenyatta, le président du Kenya.
Pour sa part, son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, a demandé à son voisin kényan de « respecter le droit international » et d’ « abandonner son ambition ».
Le conflit porte sur une parcelle de 100 000 kilomètres carrés sur laquelle Nairobi affirme exercer sa souveraineté depuis 1979. Il a été porté devant la CIJ par Mogadiscio après des années de négociations non abouties.
Notons que le Kenya a récemment attribué à la compagnie ENI, des permis d’exploitation dans les zones que la cour vient de lui retirer juridiquement.