Le Premier ministre de la transition en Guinée, Mohamed Béavogui, considéré comme un vétéran du développement pour sa longue expérience pratique dans les organisations internationales, a entamé, vendredi 15 octobre 2021, une offensive diplomatique vers la CEDEAO, sa toute première mission officielle en dehors du pays depuis sa nomination il y a une dizaine de jours. L’ancien directeur général de l’African Risk Capacity (ARC) et, à ce titre, sous-secrétaire général des Nations-Unies qui a, un délai d’un mois pour soumettre au président de la transition la nomenclature de son gouvernement, s’est entretenu à Accra avec le ghanéen Nana Akufo Addo, président en exercice de la CEDEAO.
Les deux hommes ont discuté de l’évolution de la situation politique en Guinée et des progrès réalisés depuis le 5 septembre dernier, date de la prise du pouvoir par les militaires. Le premier ministre de la transition a notamment sollicité la levée des sanctions, l’accompagnement de la CEDEAO tout en demandant du temps pour permettre aux Guinéens de « se parler ». Mohamed Béavogui doit également, prendant son périple, mettre le cap surAbidjan où il doit rencontrer le président Alassane Ouattara qui, avec le président Ghanéen, est mandaté par la CEDEAO pour suivre de près l’évolution de la transition guinéenne.
L’objectif de la mission pour le Premier ministre guinéen, mandaté par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, est d’obtenir le soutien de la communauté internationale via un appui de l’organisation sous-régionale. Sanctionné suite au Putsch du 5 septembre par la CEDEAO, le colonel Mamady Doumbouya inscrit la Guinée dans une stratégie d’ouverture pour rassurer et se légitimer auprès de la communauté internationale tout en faisant montre de fermeté quant à l’autodétermination des Guinéens sur leurs propres conditions de la transition.