Le rideau est tombé ce dimanche 17 octobre sur les assises du congrès constitutif du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) avec l’élection de Laurent Gbagbo à la tête de cette formation politique. Dans son discours d’orientation, l’ex-président de la République a annoncé une probable retraite politique, mais selon son propre agenda et à son rythme.
Au moment où la question de la limitation d’âge pour l’élection présidentielle de 2025 anime le débat politique ivoirien, et certains militent même pour une mise à la retraite des ‘’big three’’ à savoir Gbagbo, Bédié et Ouattara, l’ex-président ivoirien, fraichement élu à la tête de son nouveau parti, a profité, ce dimanche 17 octobre, de son discours magistral d’orientation pour mettre les pieds dans le plat.
Selon Laurent Gbagbo, personne n’a le droit de lui imposer un agenda et un calendrier politiques. « Je ferai la politique jusqu’à ma mort ! Mais c’est moi, et moi seul, qui déciderai sous quelle forme je ferai la politique. C’est moi, et moi seul, qui déciderai sous quelle forme, je continue mon combat (…). Donc ce débat, il faut l’arrêter (…); c’est de l’outrecuidance », a déclaré l’ex-chef d’Etat. Avant d’annoncer que le passage de témoin à la nouvelle génération se fera, mais, de façon encadrée. Pour ne pas tomber dans les mêmes travers du passé qui ont entrainé une crise de leadership et un bicéphalisme au sien du Front populaire ivoirien (FPI), son ancien parti, désormais tenu par son poulain d’alors Pascal Affi N’Guessan.
Laurent Gbagbo estime, par ailleurs, qu’il est nécessaire que la sortie des ainés de la scène politique soit une sortie préparée. A juste titre, il révèle que son nouveau parti a été structuré pour préparer son retrait. « A cet âge que j’ai et avec mon parcours, la sagesse, c’est de se préparer à partir. Mais j’ai décidé que je ne partirai pas brusquement, parce que je l’avais fait une première fois et ça nous a conduits à la catastrophe. La sagesse me recommande donc de préparer cette sortie. Mon ambition aujourd’hui, c’est de partir. Mais pas de partir pour vous abandonner. Cependant, je ne permettrai à personne de décider de quand je dois partir », a expliqué Laurent Gbagbo. Tout en prévenant qu’en cas de nécessité il sera prêt à revenir au-devant de la scène si cela s’impose.
Président de la République de Côte d’Ivoire entre octobre 2000 et avril 2011, Laurent Gbagbo est rentré dans son pays en juin dernier après 10 années passées à la Cour pénale internationale (CPI) suite à un acquittement de toutes les charges de crime contre l’humanité qui pesaient contre lui.