Au Mali, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et le président ghanéen Nana Akufo-Addo ont eu deux entretiens le dimanche 17 octobre à Bamako. Il s’agit d’une rencontre qui s’est déroulée sous forte contestation provoquée par une centaine de manifestants issus de l’ex-M5-RFP, initiateur des premières mobilisations contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Pour eux, les chefs d’Etats ouest-africains doivent laisser le gouvernement de transition décider du sort du peuple malien.
« Conformément à la demande du chérif de Nioro, nous exigeons à ce que la transition soit prolongée de deux, voire trois ans. Nous disons non aux recommandations de la CEDEAO. Nous le disons aujourd’hui, parce que la CEDEAO est dans une approche de déstabilisation du Mali. Et nous rejetons ce projet. La CEDEAO doit écouter le peuple malien », a déclaré Ousmane Traoré Alias OMT, membre influant de la jeunesse du M5-RFP.
Un tête-à-tête et des échanges ont eu lieu entre le colonel Assimi Goita et toute la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Selon une source proche de la présidence malienne, le colonel Assimi Goïta a fait un plaidoyer de la situation autour des problèmes que rencontre son pays, notamment l’insécurité, les chantiers ouverts, et les assises nationales annoncées. « Assimi Goïta a parlé comme d’habitude calmement, mais avec clarté », a témoigné une source sous couvert d’anonymat.
Concernant l’affaire relative au groupe Wagner, le chef de l’Etat malien a fait savoir « qu’on lui cherche des poux sur la tête, et que son pays n’a, à ce stade, rien signé avec cette société privée russe qui utilise les mercenaires ».
Notons que la CEDEAO a exigé le respect des engagements sur la tenue des élections depuis quelques mois. En outre, d’autres informations révèlent que le président en exercice de l’institution sous régionale a signalé que les militaires maliens doivent respecter leurs engagements en organisant les élections présidentielle et législatives fin février 2022.
Nana Akufo-Addo a rappelé « qu’avant la fin de ce mois d’octobre, les autorités maliennes s’étaient engagées à rendre publique un chronogramme de tous les actes à poser jusqu’à la fin de la transition ». Cette fois-ci, il s’agira de donner une date précise de fin de la transition.
Des sources sûres annoncent l’arrivée de deux émissaires de la CEDEAO à Bamako avant la fin du mois d’octobre pour faire le point de la situation.