Le gouvernement malien a démenti, à travers un communiqué diffusé jeudi soir sur l’Office de radiotélévision du Mali (ORTM), la chaîne d’Etat, avoir « mandaté qui que ce soit pour dialoguer avec les groupes terroristes liés à Al-Qaïda », dirigés par Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.
En début de semaine, plusieurs sources dont le ministère des Affaires religieuses et le Haut conseil islamique (HCI) avaient pourtant confirmé cette mission de bons offices. « Ni le Haut conseil islamique, ni aucune autre instance n’a été mandaté », martèle Bamako. Et d’ajouter que le gouvernement prendra acte que « des bonnes volontés se sont manifestées pour mener des négociations ».
Par ailleurs, il faut signaler que le ton du communiqué est ferme et se veut sans ambiguïté : « aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement à ce jour pour mener une telle activité », précise-t-il. Toutefois, le gouvernement dit même avoir appris par « la presse l’existence de ces contacts », malgré la reconnaissance de la manifestation, dit-il, « des bonnes volontés pour mener des négociations ».
Il faut rappeler qu’en début de semaine, le ministre des Affaires religieuses, Mahamadou Koné, lui-même a révélé ces contacts à Radio France Internationale (RFI) et ces informations ont été également confirmées par le HCI, diffusées dans la presse pro gouvernementale malienne et qui n’ont pas été démenties par la primature que nous avons plusieurs fois relancée ces derniers jours. Mais, le constat fut autre chose, le communiqué d’hier soir.
La question est de savoir : que s’est-il passé entre-temps dans les couloirs de la présidence et de la primature maliennes ? Le ministre et le HCI ont-ils trop vite parlé, sans l’accord du chef de la junte, le colonel Goïta, ce qui serait à l’origine de ce rétropédalage ? Quels sont les motifs réels de ce communiqué de presse ? Le gouvernement malien a-t-il cédé à la pression extérieure (puisque l’Etat Français n’était pas pour la négociation avec les djihadistes) ?.
Notons que la négociation est l’une des revendications phares du peuple malien rassemblées en dialogue national inclusif en 2019 sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita.
Mali : le gouvernement nie toute discussion avec des groupes djihadistes
Daouda Bakary KONÉ
Daouda Bakary KONÉ, journaliste économique, depuis plus de 10 ans dans le paysage médiatique malien et d'ailleurs. Diplômé en finance comptabilité, titulaire d'une licence en journalisme et communication. Passionné de l'information economique et financière et expert en communication digitale et web-journaliste. Aime les voyages, la musique, l'internet, la lecture et les documentaires.
Un commentaire
un gouvernement ? vous voulez dire une dictature militaire corrompue vendue à la dictature poutinienne.