Le sommet du G20 de Rome adopté le principe d’une taxation minimale de 15% sur les multinationales avec l’objectif d’une mise en oeuvre à l’horizon 2023. Cet «accord historique», selon les mots de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui l’a annoncé, samedi, sera formellement adopté dans le communiqué final attendu ce dimanche. De son côté la chancelière allemande, Angela Merkel, qui fait ses adieux à cette réunion informelle après 15 ans de services, a salué «un grand succès» et «un signal clair d’équité». Quant au président français, Emmanuel Macron, promoteur actif de ce projet, il enrichit son bilan international à quelques mois des présidentielles françaises. C’est dire de la portée politique de cette réforme qui ne peut se suffire d’elle-même, nécessitant d’autres accords pour prendre effet.
Dans ce cadre, la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, a dévoilé un autre accord «historique» concernant la levée de certains droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium qui empoisonnaient les relations commerciales entre Washington et Bruxelles depuis l’imposition de ces taxes par l’administration Trump. Cela doit permettre à «des quantités limitées d’importations européennes d’acier et d’aluminium d’entrer aux États-Unis en franchise de droits». Une avancée qui réjouit le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis, qui a précisé que l’accord sera formellement annoncé dimanche par la présidente de la Commission de l’UE, Ursula von der Leyen, et le président américain Joe Biden.
Côté coulisses, les dirigeants ont occupé leur temps à des mini sommets bilatéraux pour régler leurs différends. Ainsi, Emmanuel Macron et Joe Biden ont enterré leur crise des sous marins sous fonds de renouvellement des voeux sur l’engagement au Sahel et dans l’OTAN. Très en jambes, Biden a aussi rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, sur fond de tensions entre ces deux alliés de l’OTAN. Selon nos sources à Rome, Emmanuel Macron discutera de son côté en tête-à-tête ce dimanche avec le premier ministre Boris Johnson, qui s’est plaint samedi auprès de Mme von der Leyen des menaces «complètement injustifiées» de Paris à propos des licences de pêche en Manche post-Brexit.
Sous un autre chapitre, le président argentin Alberto Fernandez, en froid avec le FMI, n’a ménagé aucun effort pour multiplier des rencontres avec plusieurs chefs d’Etat européens, se félicitant d’une «bonne réunion avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, pour avancer dans les négociations sur le rééchelonnement de la dette du pays sud-américain, qu’il dit aborder «avec fermeté». En outre, le G20 de Rome a, dans les coulisses, planté le décors du sommet sur le climat qui aura lieu le 1 er novembre à Glasgow. Mais d’ores et déjà, les pronostics sur une entente sur le climat entre les grands de ce monde paraissent minces.
Car, estime cette source, les discussions sont compliquées du fait de l’absence à Rome de deux acteurs de poids: les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, qui ne participent au G20 que par visioconférence. Une question importante est la volonté des grandes économies mondiales à s’engager pour abandonner le charbon. La Chine, et avec elle beaucoup de pays émergents, dépend de source cette énergétique très émettrice de CO2, notamment pour faire tourner ses centrales électriques dans le contexte actuel de crise énergétique. Le Nucléaire iranien s’est aussi invitée au sommet tout comme la question de l’effacement de la dette Africaine. En clair, la première grande réunion internationale qui a réuni les grands dirigeants du monde depuis le début de le déclenchement de la pandémie Covid-19 a tenu toutes ses promesses.