La formation du gouvernement devant conduire la transition guinéenne se poursuit, à compte-goutte. Jour après jour, le colonel Doumbouya qui semble prendre tout son temps, dévoile les visages des hommes qui auront la responsabilité de mettre en œuvre la charte publiée fin septembre dernier. Fin octobre, les ministères du Pool économique (Finances, Plan, Budget) ont été meublés. Lanciné Condé (photo) a été nommé ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, tandis que Moussa Cissé prend les rênes du ministère du budget.
Lanciné Condé, lors de sa prise de fonction le 1er novembre, a fixé le cap de son département. Il s’agit de l’application des règles, du renforcement des performances en matière de programmation et du suivi des actions de développement. Mieux, anticiper les évènements et examiner à l’avance les mesures de mitigation de leurs incidences économiques et financières; et ramener à la hauteur des défis et des ambitions les outils de financement domestiques. « La dette ne devrait pas être constatée, mais voulue pour produire des effets explicites », annonce le nouveau ministre.
« Nous nous devons de réorganiser notre fonctionnement pour renforcer nos fonctions de contrôle afin de rationaliser nos dépenses et améliorer leur impact sur le bien-être des populations. Le contrôle des marchés publics devrait être mieux coordonné avec le trésor et les services juridiques pour éviter des délais indus et favoriser la conformité avec les cahiers des charges », ajoute Lanciné Condé.
Le nouveau ministre guinéen des Finances soutient que les investissements publics souffrent encore des faiblesses signalées dans la dernière évaluation de la gestion des investissements publics (PIMA), et estime que cela devrait changer rapidement. « Notre processus d’identification, de maturation et de programmation des investissements devrait être évalué et reconstitué. Le portefeuille de l’Etat devrait être mieux structuré et intégré. La gestion et la politique de prise de participation de l’État se doivent d’être unifiées et volontaristes pour améliorer le positionnement de l’État par rapport à des secteurs stratégiques » soutient-il.
Selon Lanciné Condé, la capacité de l’État à constituer un système statistique factuel, indépendant et pointu est une exigence sans la satisfaction de laquelle le processus de développement continuera à manquer de la vision et de la lucidité nécessaire.
Moussa Cissé qui pour sa part, reprend les rênes du département du budget, cheville ouvrière de la mobilisation des ressources aura également de grands défis à relever. Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) attend de lui prioritairement d’assurer une bonne planification des programmes et projets d’investissement public en adoptant une rigueur dans leur suivi-évaluation ; de contrôler rigoureusement le processus de passation des marchés publics ; d’améliorer la mobilisation des ressources internes de l’Etat ; et d’appuyer les collectivités locales dans la réalisation de leur programme de développement.
Le nouveau ministre du Budget a, par ailleurs, promis de s’appuyer strictement sur la loi des finances ainsi que d’autres textes de cadrage des finances publiques; de faire de l’optimisation de l’appétit fiscal pour une mobilisation accrue des recettes intérieures; contrôler les dépenses publiques pour améliorer substantielle les conditions de vie de nos concitoyens; s’appuyer sur l’autonomisation et la digitalisation qui apporteront plus de transparence dans la gestion des ressources de l’Etat et améliorer le cadre de dialogue avec le ministère de l’économie, des finances et du plan, entre autres avec comme but prioritaire mettre un terme à la gabegie financière au sein de l’administration publique et la corruption.