Le ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a signé cet éditorial en ouverture au dossier « Assainissement autonome, le nouvel or du Sénégal » réalisé par Financial Afrik et l’agence Speak Up Africa. Ce dossier spécial d’un webdoc passe en revue les enjeux de l’assainissement en Afrique à travers des entretiens de diverses parties prenantes de la chaîne de valeur.
L’amélioration des conditions d’accès à un assainissement de qualité pour la population sénégalaise est une priorité pour le chef de l’État, Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal. À ce titre, cette préoccupation occupe une place importante dans la vision du Plan Sénégal émergent (PSE) qui vise à faire de notre pays une Nation prospère dans une société solidaire. Dans ce cadre, le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, à travers la Direction de l’Assainissement et l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), met en œuvre des programmes d’assainissement à l’échelle nationale ; grâce aux efforts consentis, le Sénégal a enregistré des résultats probants en matière d’accès aussi bien en milieu urbain et qu’en milieu rural.
Le taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain est passé de 61,7% en 2013 à 74% en 2020 et en milieu rural, le pourcentage est passé de 38,7% à 50,7% sur la même période ; le gouvernement a l’ambition d’atteindre l’accès universel à l’horizon 2035. Au niveau national, plus de 70% de la population a recours à l’assainissement autonome, d’où l’utilité d’un système de gestion des boues de vidange. C’est pourquoi, il était important de mettre en place une gestion optimale de ce secteur de l’assainissement liquide au Sénégal. Déjà, en 2011, le Ministère chargé de l’Assainissement à travers l’ONAS, a lancé un programme pilote de Structuration du Marché des Boues de Vidange (PSMBV) dans le but d’offrir un cadre de vie décent aux ménages démunis, en leur assurant l’accès à des installations d’assainissement et à des services de vidange mécanique de qualité et à des prix abordables.
Ce programme a tout d’abord permis de réduire le coût de la vidange qui passe de 30 000 à 22 500 FCFA, de renouveler le parc automobile des opérateurs de vidange et de développer une base de données de l’activité à Dakar. Grâce aux avancées constatées dans la mise en œuvre du PSMBV, la gestion des stations de traitement a pu être déléguée au secteur privé pour développer, autour de l’assainissement autonome, une économie circulaire. Il convient ensuite de noter que le système de valorisation des sous-produits de l’assainissement autonome mis en place présente beaucoup d’avantages ; outre la création d’emplois, les résultats des opérations de traitement peuvent être utilisés à plusieurs fins, notamment à la production d’énergie ou de compost pour l’agriculture. Il conviendra à cet égard de souligner que ces résultats sont d’autant plus satisfaisants qu’il a été fait recours à un omni-processeur, technologie innovante s’il en est. Cependant, il n’en demeure pas moins que cet élan doit être encadré rigoureusement par une conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs du secteur.
En tout état de cause, le secteur de l’assainissement jouit d’une multisectorialité qui fait sa force ; cet ensemble d’acteurs met en œuvre des initiatives et des innovations aujourd’hui adoptées dans d’autres pays et qui mettent en exergue le savoir-faire sénégalais. Dans ce cadre, le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement reste attentif à toutes ces démarches, car elles positionnent le Sénégal comme exemple en matière d’assainissement ; c’est dans ce contexte qu’il faut placer la création du Cadre de Concertation et d’Échanges des Acteurs de l’Assainissement, initiative qui montre encore une fois notre volonté d’encadrer les acteurs afin d’assurer une meilleure coordination pour un service de qualité. Ces avancées significatives renforcent notre détermination à faire du Forum mondial de l’Eau prévu dans notre pays en mars 2022 – une première en terre africaine – le rendez- vous de l’innovation et du savoir-faire entre l’Afrique et le reste du monde. Ce Forum sera l’occasion de souligner les efforts réalisés au Sénégal, de partager les bonnes pratiques, mais surtout de mutualiser nos forces pour l’atteinte des ODD en Afrique. Il sera aussi l’occasion d’engager des discussions avec tous les acteurs, notamment la société civile, le secteur privé, les communautés, les médias… Ensemble, nous pouvons améliorer l’assainissement pour offrir un meilleur cadre de vie aux populations sénégalaises et africaines ; c’est à cela que le Chef de l’État, le Président Macky SALL, nous exhorte et nous y œuvrons tous les jours.
Cet entretien est paru dans un dossier spécial réalisé avec Speak Up Africa.
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