Le Syndicat national des banques, assurances, microfinances, établissements financiers et commerces du Mali (Synabef) a mis en exécution son préavis de grève de 72 heures à partir de ce mardi 23 novembre sur toute l’étendue du territoire. Un mot d’ordre largement respecté.
Cette fois-ci, la grève concerne les banques, les pompistes des stations-services des multinationales Total, Shell et Oryx, et les prestataires de service du Pari mutuel urbain (PMU-Mali). Le mouvement semble largement suivi par les banques, les établissements financiers et les stations-services, à l’exception de la Banque de développement du Mali (BDM-SA).
Constat
Un tour à travers la ville de Bamako fait remarquer l’ambiance qui règne devant les agences de banques et établissements financiers. Même pas de service minimum. Seuls les vigiles étaient en faction. Les guichets automatiques, restés opérationnels, drainaient des foules quant à eux.
C’était, en exemple, le cas au siège de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), à l’ACI 2000. En file indienne, des clients attendaient pour faire leurs opérations via le guichet automatique de billets. Pour leur part, les équipes du Synabef étaient sur place, depuis 7 heures du matin, pour veiller au respect strict du mot d’ordre de grève.
Les points de revendication
Joint par Financial Afrik, Hamadoun Bah, le secrétaire général du syndicat, précise que l’organisation continue d’exiger, entre autres, le retour à la BDM de Mme Kane Djénébou Sall «arbitrairement licenciée», et la relecture de la convention sur la grille salariale pour une augmentation de 30% qui, selon les textes, doit se faire tous les 3 ans. Le syndicat des banques et établissements financiers réclame également de mettre dans leur droit les 45 travailleurs d’Ecobank Mali licenciés pour motif économique.
Par ailleurs, le Synabef proteste contre la situation de précarité des pompistes des stations-services. «Pour beaucoup d’entre eux, soit il n’y a pas de contrat, soit il est mauvais. Certains sont employés depuis 10 ans et payés à 25.000 voire 30.000 Fcfa/mois », s’indigne Hamadoun Bah.
«Nous travaillons de 6h à minuit sans prime de travail, pas de congé ni de permission, sans compter les licenciements abusifs sans préavis. La convention signée en 2005 entre l’État malien et les acteurs du secteur pétrolier n’est toujours pas appliquée pour que nous puissions entrer dans nos droits», déplore Souleymane Samaké, le secrétaire général du syndicat des pompistes du Mali.