Après la récession économique provoquée par l’irruption inattendue de la crise sanitaire liée au coronavirus qui continue d’impacter sur les activités, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a adopté, lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat le 18 août dernier, une stratégie régionale de relance économique. Dans cette perspective, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), au terme du conseil d’administration le 17 novembre 2021, a ouvert une ligne de crédit de 185 milliards de FCFA, soit 316 millions de dollars en vue d’assurer le financement de nouveaux projets.
Des fonds dédiés pour onze projets, dont une dizaine issus du secteur privé couvrant des domaines variés entre autres, le tourisme, l’immobilier, l’agropastoral et l’agro-industrie, l’élevage, la pisciculture et les finances et dont leur valeur ajoutée est à même de contribuer à la relance de la production dans les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Engagés dans la relance des activités, les pays de la Cemac tablent sur un taux de croissance communautaire du produit intérieur brut (PIB) réel de 1,6% en 2021 et 3,3% en 2022, une tendance haussière après la récession de -1,7% en 2020 du fait particulièrement de la pandémie au Covid-19. Le financement de la BDEAC devrait notamment apporter un souffle aux PME (Petites et moyennes entreprises), dont plus de 20.000 selon l’Union des patronats d’Afrique centrale (UNIPACE) ont fait faillite ces deux dernières années à cause de la conjoncture difficile actuelle renforcée par le Covid-19.
Confirmant ses options d’intégration régionale, la BDEAC a approuvé un concours financier de 100 milliards de FCFA pour l’aménagement du corridor multimodal Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena devant relier le Congo, la Centrafrique et le Tchad. La réalisation de ce projet devra permettre d’offrir une alternative d’accès à l’Océan Atlantique au Tchad et à la Centrafrique, deux pays d’hinterland dont plus de 80 % des exportations et des importations transitent par des ports camerounais avant d’être acheminés par route. Ce projet fait partie des 11 projets intégrateurs prioritaires du Programme Economique Régional (PER) et pour lesquels la CEMAC avait mobilisé l’année dernière lors de la table ronde des donateurs à Paris, (France) plus de plus de 2 492 milliards de FCFA, soit 4,2 milliards de dollars pour leur réalisation.