Troisième culture de rente du septentrion ivoirien, la mangue a fait l’objet d’une réflexion menée par l’Observatoire national sur la compétitivité des entreprises (Once) et les différents acteurs de la filière, le vendredi 26 novembre à Abidjan. Une production fortement menacée par les maladies de vergers, une commercialisation freinée par les difficultés d’accès au marché.
La mangue est cultivée par près de 7 000 producteurs sur 20 000 hectares de vergers pour une production de plus de 150 000 tonnes. Les principales zones de production sont Ferkessédougou, Sinématiali, Korhogo, Boundiali, Tengréla et Odienné. Selon Silué Alain, transformateur de mangue séchée rencontré à Durban (Afrique du Sud) lors de la foire intra commerciale, le marché local absorbe 14 000 tonnes seulement. 50 000 tonnes sont exportées et 100 000 pourrissent. « C’est une perte qui pourrait constituer une véritable opportunité pour la transformation. La mangue fraîche se négocie autour d’1 euro mais la mangue séchée c’est au moins 5 euros. Si la mangue est transformée cela va créer de la valeur, de l’emploi et stabiliser le prix».
A l’en croire si les 100 000 tonnes perdues arrivent à être transformées, ce sont 50 milliards Fcfa qui seront perçus par le district des Savanes et du Denguélé.
Pour Bamba Vassogbo, directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Economie et des Finances, d’autres départements du pays sont également propices à la culture de ce fruit : Bondoukou, Bouna, Katiola, Bouaké, Mankono, Séguéla et Touba. Dans ces zones les actions méritent d’être engagées pour leur pleine intégration dans la filière d’exportation.