Suite à la publication sur certains sites d’une information intitulée « La Mauritanie occupe la troisième place au classement mondial des pays les moins performants en matière de lutte contre le blanchiment d’argent », la Banque Centrale de Mauritanie voudrait apporter quelques éclaircissements au sujet de ce classement. Ce classement, réalisé par l’Institut de Bâle sur la Gouvernance (Basel Institute for Governance), est basé sur un indice composite utilisant des données relatives non seulement au cadre réglementaire de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, mais aussi à d’autres facteurs de risque tels que la corruption, la transparence financière et l’Etat de droit.
En ce qui concerne la Mauritanie, l’Institut de Bâle avait basé son évaluation sur d’anciennes données afférentes à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, publiées en 2018 par le Groupe d’Action Financière (GAFI) en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. En tant qu’organisme intergouvernemental indépendant, le GAFI est l’autorité compétente chargée d’évaluer la performance des pays en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, conformément aux 40 recommandations qu’il a émises dans ce domaine.
Ainsi, la dixième édition de l’Indice de Bâle, publiée en 2021, avait classé la Mauritanie au troisième rang des pays les moins performants sur la base des résultats de l’évaluation mutuelle faite en 2018 par le Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (GAFI MOAN ou MENAFATF) au lieu de l’évaluation mutuelle de 2020. Lors de cette dernière évaluation, la Mauritanie a réalisé d’importants progrès en obtenant les notations « conforme » dans 11 recommandations, « largement conforme » dans 21 recommandations et « partiellement conforme » dans 8 recommandations. Sur les quarante recommandations relatives à la conformité technique, aucune notation « non conforme » n’a été attribuée à la Mauritanie. Cette performance importante par rapport aux pays de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb a été saluée par le GAFI, et constitue le résultat des efforts et des reformes entreprises dans le domaine de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au cours des deux dernières années. Dès la publication du rapport de Basel index 2021, la Banque centrale de Mauritanie a pris contact avec l’Institut de Bâle et les discussions ont révélé des erreurs dans le calcul de cet indicateur pour la Mauritanie. Avec l’insistance de la Banque centrale de Mauritanie, l’Institut s’est engagé à recalculer l’indicateur à nouveau sur la base de données mises à jour. C’est ainsi que l’Institut de Bâle a accepté de publier, pour la première fois au cours d’une même année, un deuxième rapport révisé pour corriger les erreurs sur le classement de la Mauritanie. Suite à cette correction, le classement de la Mauritanie passe de la troisième à la huitième place sur la base de cet indicateur. La Banque centrale de Mauritanie continue de travailler avec les équipes concernées au niveau de cet institut pour effectuer les corrections nécessaires. Le rapport actualisé pour l’année 2021 peut être consulté sur le site de l’Institut de Bâle pour la Gouvernance et sur les réseaux sociaux, en utilisant les liens suivants :
▪ https://lnkd.in/dXuK4KMh
▪ https://twitter.com/BaselInstitute
Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que les informations relatives au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme revêtent un caractère très sensible et la diffusion d’informations inexactes à ce sujet peut facilement nuire à la réputation du pays. Afin de préserver l’image de notre pays, il convient donc de s’assurer de la véracité de telles informations auprès de la BCM avant toute publication.
BANQUE CENTRALE DE MAURITANIE