L’émergence économique qui constitue le cheval de bataille des pays d’Afrique centrale au cours des prochaines années suggère un nouveau modèle de développement économique basé sur la transformation locale et non sur l’exportation des matières premières et d’autres produits de base selon la Commission économique des Nations Unies pour l´Afrique centrale (CEA). C’est la principale conclusion au terme de la 37ème session du Comité intergouvernemental d’experts et de hauts fonctionnaires pour l’Afrique centrale (CIE) le 11 décembre 2021 à Brazzaville (Congo), réunissant les représentants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Intitulée « Cap sur 2030 : promouvoir le leadership et le changement transformationnel en vue de la diversification économique en Afrique centrale », cette étude vise à orienter les stratégies et actions de développement requises pour créer les changements prônés. Il est notamment question d’accroître des indicateurs macroéconomiques en rapprochant les acteurs du secteur public, privé et de la société civile de manière à constituer une coalition de dirigeants dans l’optique d’accélérer la diversification économique dans la sous-région.
L’étude qui s’appuie sur le « Consensus de Douala » lors de la 34ème session du CIE en 2017 précise que « le succès des politiques industrielles de promotion de la diversification économique dépendra d’une gouvernance solide et des institutions appropriées ». Malgré des engagements de transformer localement au moins 30 % des matières locales ce qui apporterait de la valeur ajoutée aux économies sous-régionales, l’Afrique centrale est à la peine avec moins de 10 % des produits transformés. Le taux de croissance projeté de 1,6% en 2021 et 3,3 % en 2022 démontre le chemin à parcourir pour atteindre une croissance forte et soutenue à deux chiffres censée conduire vers l’émergence.
Avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’Afrique centrale devrait promouvoir un programme de compétitivité industrielle en vue d’une participation rentable au marché commun de l’Afrique. Aussi, revient-il aux gouvernements de lever les obstacles auxquels se heurtent les investisseurs ce qui permettrait d’améliorer le climat des affaires et d’accroître les échanges économiques et commerciaux intra-régionaux qui se situent autour de 4% contre une moyenne continentale de 16 %.
Pour la CEA, « il était grand temps que les communautés économiques régionales (CER), notamment la CEMAC et la CEEAC, créent un consortium sur la mise en valeur de la comptabilité du capital naturel dans l’optique d’impulser la diversification économique et l’industrialisation, le secteur privé jouant un rôle central ». Un appel à l’action qui intervient dans un contexte politique marqué par des atermoiements des Etats pour la fusion de la CEEAC et de la CEMAC pour en faire une seule région intégrée du continent.
CEMAC/CEEAC : la CEA préconise la diversification économique pour atteindre l’émergence
Achille Mbog Pibasso
Achille Mbog Pibasso, Directeur de rédaction de Financial Afrik, est diplômé en journalisme et en communication d’entreprise. Particulièrement intéressé par l’économie et la finance, c’est également un féru des sujets politiques. Son expérience d’agencier lui permet de traiter de tous les sujets d’actualité.
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