Limogé le 24 novembre 2021 des conseils d’administration d’Absa Group et d’Absa Bank avec effet immédiat, Sipho Pityana se tourne vers les tribunaux pour « obtenir justice ». L’ex-administrateur a déposé, mercredi 22 décembre, une requête de 126 pages devant la Haute cour du Gauteng Nord à Pretoria, affirmant avoir été illégalement révoqué pendant qu’il était dans l’ « exercice légitime de [ses] droits ».
Sipho Pityana réclame, en effet, « une compensation pour cette violation de la loi sur les sociétés ». « Il ressort clairement des événements qui ont conduit à mon renvoi que je suis en fait victime pour avoir exercé légitimement mes droits », indique-t-il dans un communiqué.
« Je suis fermement convaincu qu’Absa m’a retiré du conseil d’administration en guise de punition pour avoir demandé une ordonnance déclaratoire contre l’Autorité prudentielle (PA) de la Banque de réserve sud-africaine (la banque centrale) pour son ingérence dans ma nomination en tant que président du conseil d’administration d’Absa », poursuit l’ex-président du comité des rémunérations de la banque.
Conflit d’intérêts
Celui qui devait présider le conseil d’administration d’Absa Bank accusait en effet les services de la banque centrale d’avoir bloqué sa nomination. Il a déclaré, rapportent les médias locaux, que le conseil d’administration d’Absa lui avait donné un préavis de 48 heures pour démissionner de son poste d’administrateur le 2 novembre, ajoutant que son action en justice contre l’Autorité prudentielle avait entraîné un désalignement des intérêts entre les siens et ceux de la banque.
A l’annonce de sa révocation, le conseil avait indiqué que la décision fait suite à une réunion tenue le 23 novembre, la veille, au cours de laquelle Sipho Pityana a eu l’occasion de se prononcer sur les allégations selon lesquelles il avait négligé ou manqué à l’exercice de ses fonctions en tant qu’administrateur des conseils et ne s’était pas conduit de la manière à préserver les intérêts d’Absa.
Harcèlement sexuel
« Après un examen attentif de la question et des réponses de M. Pityana aux allégations, les conseils sont arrivés à la conclusion que, entre autres, M. Pityana poursuivait ses propres intérêts personnels au détriment d’Absa et créait ainsi un conflit important et durable entre ses intérêts et ceux d’Absa. Bien que les conseils respectent le droit individuel de M. Pityana à l’équité administrative, malheureusement dans cette affaire, les conseils ont conclu que la poursuite de son intérêt personnel au détriment de l’intérêt du groupe créait un conflit durable et insoluble. Absa a le devoir envers ses parties prenantes de faire passer l’intérêt du groupe avant les intérêts individuels », avait expliqué la banque.
« Au cœur des querelles juridiques de Pityana avec Absa se trouvent des problèmes autour de sa démission en décembre 2020 en tant que président d’AngloGold Ashanti. Il est apparu plus tard qu’il avait fait l’objet d’allégations de harcèlement sexuel alors qu’il dirigeait le conseil d’administration du producteur d’or », rapportent les médias locaux.
Aucune date n’est encore fixée pour l’audience.