Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria, par ailleurs première économie du continent, lorgne désormais sur son secteur minier qui demeure aussi stratégique dans la relance d’une économie éprouvée parfois par la baisse des cours mondiaux et les effets de la Covid-19. Mais derrière l’exploitation artisanale de l’or se cache une contrebande qui fait perdre d’énormes ressources à l’Etat.
C’est pourquoi la directrice générale du Solid Minerals Development Fund (SMDF), le Fonds de développement des minéraux solides, Hajiya Fatima Umar Shinkafi, a souhaité, le 29 décembre 2021, au sortir d’une audience avec le président Muhamadu Buhari, une suspension d’au moins un an sur les exportations de l’or produit par le biais des orpailleurs légaux afin de pouvoir venir à bout de la contrebande qui mine ce secteur.
En effet, la contrebande fait perdre énormément d’argent au gouvernement nigérian, si bien qu’il a impuissamment vu se volatiliser 1,3 milliard de dollars de transactions frauduleuses d’or vers Dubaï. La Banque centrale du Nigeria a été déjà sollicitée dans le processus d’achat de l’or auprès des mineurs, afin de réduire au maximum les pertes liées aux écarts dans les taux de change.
Satisfait des mécanismes mis en place pour accompagner les exploitants artisanaux, le président nigérian veut une meilleure distribution de la richesse du pays. Mais la doléance soumise par le SMDF concernant l’interruption de leur activité pour une année semble être un imbroglio que Muhammadu Buhari devrait gérer avec un large consensus.