Comme il fallait s’y attendre, la pilule des 5 ans de transition au Mali peine à passer auprès des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest. En tout cas, quelques-uns, à l’égard de l’Ivoirien Alassane Ouattara, l’ont exprimé ouvertement devant leurs interlocuteurs, une délégation malienne qu’il a reçue à Abidjan en début de semaine.
Le chronogramme présenté par la junte au pouvoir au Mali est une plaisanterie, d’après le chef de l’Etat ivoirien qui répondait aux émissaires d’Assimi Goita. Il leur a, rapporte-t-on, demandé ouvertement dans quel monde ils pensaient vivre.
Le calendrier prévoit la tenue d’élections présidentielles en décembre 2026. Ce, après un référendum en décembre 2023, des élections territoriales en juin 2024, et des législatives couplées des sénatoriales en mai 2025. Il a été transmis officiellement le 31 décembre 2021 au chef d’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO. Lui qui, comme son voisin ivoirien, rejette le chronogramme.
A Bamako ce mercredi, une délégation de l’organisation régionale conduite par Goodluck Jonathan a échangé avec Assimi Goïta et ses collaborateurs pour tâter le pool avant le sommet des chefs d’Etat prévu dimanche à Accra. L’ancien président nigérian, indique-t-on, a fait savoir aux diplomates accrédités dans le pays que les cinq années de transition proposée ne passaient pas. Ce que les chefs d’Etat feront savoir prochainement depuis la capitale ghanéenne.