Le Bénin serait-il devenu le nouveau théâtre favori des terroristes dans la sous-région ouest-africaine ? Le pays côtier vient de perdre au moins deux militaires décédés ce jeudi 6 janvier dans l’explosion d’une mine dans le nord-ouest où depuis fin novembre, au moins trois attaques ont été recensés.
Au moins deux militaires des Forces armées béninoises (FAB) ont perdu la vie dans l’explosion d’une mine ce jeudi au passage de leur véhicule dans le nord-ouest du pays, rapportent plusieurs sources. Le pays avait déjà été la cible de trois différentes attaques terroristes opérées en moins d’un mois.
En effet, les FAB ont subi une première attaque le 30 novembre 2021 à Mékrou, dans les environs de la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan fait état d’un décès dans leur rang. Le lendemain, c’est vers Porga, dans la commune de Matéri, qu’elles ont été la cible d’une nouvelle attaque, où deux militaires avaient été tués par des djihadistes, toujours près de la frontière avec le Burkina. Le 22 décembre, soit 3 semaines plus tard, le pays a subi une autre attaque dans le nord-ouest, encore dans les encablures de la frontière avec le Burkina voisin.
Si le gouvernement ne confirme pas officiellement l’explosion cette semaine et les pertes en vies humaines enregistrées, les médias locaux renseignent que l’incident est survenu après que le véhicule de l’armée, qui transportait des agents de sécurité, ait sauté sur la mine. Un soldat a rendu l’âme sur le champ, tandis que deux autres, apprend-on, sont décédés à l’hôpital où ils avaient été transportés.
Mesures
Une semaine avant ces faits, le président Patrice Talon s’est, dans un discours, prononcé sur les défis sécuritaires et annoncé un renforcement des capacités opérationnelles de son armée.
« Le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer. Vous l’aurez compris, les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité seront considérablement renforcées », a-t-il déclaré.
« Les moyens leur seront donnés à suffisance pour leur permettre d’assurer la protection optimale du pays tout entier, de sorte que, même dans leurs propres rangs, il n’y ait plus d’autres victimes. Dans la même logique, la coopération avec les pays limitrophes sera accrue pour mutualiser les moyens de prévention et de lutte », a ajouté le président béninois. Qui avait qualifié d’« ignobles» les premières attaques.
Condamnée pour terrorisme
Par ailleurs, il faut noter que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), mise en place depuis 2016 au Bénin, a condamné, courant décembre, l’opposante Reckya Madougou, reconnue coupable de « complicité d’actes terroristes », à 20 ans de prison. Des faits niés par l’ancienne garde des Sceaux, en détention depuis début mars, et qui s’est dite sacrifiée pour la démocratie.