Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié le blocus de l’aide humanitaire au Tigré d’ «insulte à l’humanité». La région reste toujours le théâtre d’affrontements meurtriers, même si rebelles et forces loyales avaient affiché leur intention de mettre un terme à la guerre.
« Nulle part ailleurs dans le monde nous assistons à un enfer comme au Tigré », a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Éthiopie dans une déclaration jeudi. « Même dans les périodes de conflit les plus difficiles en Syrie, au Soudan du Sud, au Yémen et ailleurs, l’OMS et ses partenaires ont pu sauver des vies », a-t-il fustigé.
Lui-même originaire de la région, Tedros Ghebreyesus a relevé qu’il est « tellement épouvantable et inimaginable à notre époque, au 21e siècle, qu’un gouvernement refuse à son propre peuple, depuis plus d’un an, l’accès à la nourriture, aux médicaments et à tout ce qu’il faut pour survivre ». Ce blocus « empêche l’accès aux fournitures humanitaires » et « tue des gens », a-t-il poursuivi, avant d’appeler à une résolution « politique et pacifique » du conflit.
Malgré l’appel à une « réconciliation nationale » lancé en fin de semaine dernière par le Premier ministre Abyi Ahmed, le Tigré reste la cible de frappes ayant tué une vingtaine de personnes les 11 et 12 janvier derniers. Quelques jours plus tôt, une autre frappe menée sur un camp de réfugiés dans la région avait fait 50 morts.