Cible de fortes sanctions décidées le 9 janvier 2022 par les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), Bamako tente, depuis, de rassurer les banques et établissements financiers qui opèrent dans le pays. Mais la banque centrale, elle, semble fermer petitement le robinet d’injection de liquidités hebdomadaire.
En effet, pendant qu’elles sollicitaient un refinancement de 445,136 milliards de FCFA, les banques maliennes ont été refinancées à hauteur de 209,136 milliards FCFA cette semaine par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), l’organe central de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Une réduction de moitié qui attire l’attention à la lecture des données de la 3ème injection de liquidité de l’institut d’émission depuis le début de l’année 2022, signées par le directeur des opérations de marchés. Et le Mali est le seul pays où le constat est fait lors de cette opération qui a connu une hausse de près de 50 milliards FCFA, à 3 624 milliards FCFA pour l’ensemble des 93 banques commerciales de l’Union ayant soumissionné.
Cette situation serait-elle une conséquence des sanctions financières, économiques et diplomatiques décidées le 9 janvier à Accra par les chefs d’Etat de la Cédéao et de l’Uemoa ? Parmi les mesures qui visent le Mali, le gel de ses avoirs dans les banques centrales et commerciales de la Cédéao, dont la BCEAO. De même, la suspension du pays de toute aide financière des institutions financières de la Cédéao, notamment auprès de la Banque d’investissement et de développement de la Cédéao (BIDC) et de la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
Pour rappel, le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, avait rencontré les banquiers réunis au sein de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-Mali), le 10 janvier, pour leurtransmettre des consignes de l’exécutif. Le lendemain, les banques locales opérant dans le pays ont reçu une notification de la suspension du Mali dans les transactions financières, selon un document de la direction nationale de la BCEAO. Les invitant au « strict respect » des sanctions.