L’hebdo des devises de l’Afrique  (avec AZA)

Le Shilling ougandais dopé par l’odeur du pétrole. Le Naira résiste au dollar. Le Cédi en mode plongeon. Le Rand court-termiste. La Livre égyptienne peut dire merci à JP Morgan. Le Shilling Kenyan porté à bout de bras par la banque centrale. Le Shilling Tanzanien face aux importations du sucre. Voici les tendances des principales devises de l’Afrique sur  la semaine du 7 au 13 février présentées par AZA Finance, le plus important courtier non bancaire en devises en Afrique, avec un volume de transactions de plus de 1 milliard de dollars par an.

Un accord pétrolier de 10 milliards de dollars pour l’Afrique de l’Est

L’Ouganda a conclu un accord de 10 milliards de dollars avec Total Energies, la China National Offshore Oil Corporation et la compagnie pétrolière publique ougandaise Uganda National Oil Company pour développer des champs pétrolifères, des installations de traitement et un réseau de pipelines avec la Tanzanie. L’investissement devrait faire de l’Ouganda un producteur de pétrole brut capable d’extraire 230 000 barils par jour, potentiellement le septième en importance sur le continent. Michael Nderitu, Chief Risk Officer, AZA.

Un méga-accord pétrolier pour soutenir le Shilling ougandais

Le Shilling s’est apprécié par rapport au dollar cette semaine, se négociant au 3492/3502 par rapport au 3505/3515 à la fin de la semaine dernière, en raison des entrées des exportateurs de matières premières et d’autres investisseurs. L’accord de 10 milliards de dollars conclu par l’Ouganda avec la France Total Energies et la China National Offshore Oil Corporation (voir l’article principal) pour aider le pays enclavé à devenir un exportateur de pétrole brut devrait créer jusqu’à 160 000 emplois et stimuler considérablement la croissance économique. Compte tenu de l’ampleur des investissements, nous nous attendons à ce que le Shilling demeure stable à court terme.

Le Naira grimpe à mesure que la BCN déploie son programme de productivité

Le Naira s’est renforcé par rapport au dollar sur le marché non officiel cette semaine, se négociant à 568 contre 570 à la fin de la semaine dernière, alors que la demande ene billet vert a diminué. La banque centrale a annoncé cette semaine le premier lot de candidats retenus dans son programme de financement pour les entreprises qui ont le potentiel de stimuler la production et la productivité locales. Environ 23 milliards de Naira ont été versés à 28 entreprises des secteurs de la fabrication, de l’agriculture et des soins de santé. Entre-temps, les réserves de change du Nigéria ont continué de baisser, chutant d’environ 200 millions de dollars pour atteindre un peu plus de 40 milliards de dollars. Nous nous attendons à ce que le Naira reste proche du niveau 570.

L’accord commercial entre le Ghana et le Rwanda contribuera à stimuler les exportations

Le Cedi s’est encore affaibli par rapport au Dollar cette semaine, se dépréciant à 6,282 contre 6,280 vendredi dernier à la clôture de l’offre, l’offre étant décalée par rapport à la demande. Le Ghana a signé un accord avec le Rwanda pour renforcer les liens commerciaux et économiques entre les deux pays. L’accord devrait contribuer à stimuler les exportations, à attirer les investissements et à stimuler davantage d’activités liées au tourisme au Ghana. À plus court terme, nous nous attendons à ce que le Cedi continue d’être plus faible compte tenu de l’offre limitée de dollars.

Un rebond de courte durée pour le Rand

Le Rand s’est apprécié par rapport au Dollar cette semaine, rebondissant à 15,3 contre 15,6 à la clôture de vendredi après la hausse de 25 pt de la South African Reserve Bank la semaine dernière. D’autres gains ont été atténués par la perspective d’un resserrement plus rapide de la politique aux États-Unis en raison de la hausse de l’inflation mondiale, des craintes d’un conflit militaire potentiel entre la Russie et l’Ukraine et des préoccupations concernant d’autres variantes de la COVID-19 qui atténuent l’appétit général pour les actifs des marchés émergents. L’aversion au Risk continue d’exercer une pression à la baisse sur le Rand à court terme.

Le retour de l’Égypte à l’indice obligataire JPM renforce la livre égyptienne

La livre égyptienne s’est raffermie par rapport au dollar cette semaine, passant de 15,73 à la clôture de la semaine dernière à 15,71, alors que l’Égypte a été réintégrée dans l’indice de référence JPMorgan Emerging Market Bond Index après le retrait du pays en 2011. La réintégration de l’Égypte entraînera la réintroduction d’environ 26 milliards de dollars d’obligations d’État égyptiennes dans l’indice. Nous prévoyons que cela renforcera encore la livre au cours des prochaines semaines, compte tenu des entrées potentielles de fonds passifs qui suivent l’indice de JPMorgan.

Les réserves de change du Kenya ont dégringolé pour atteindre un niveau record de Shilling

Le Shilling s’est affaibli par rapport au dollar cette semaine, tombant à 113,6/114,2 par rapport à 113,5/113,6, alors que la demande des importateurs pour le taux de change a augmenté pour répondre aux paiements de fin de mois. Les rentrées modérées provenant du ralentissement des exportations de thé et de café ont également pesé sur la devise. Pour éviter une baisse plus marquée, la banque centrale du Kenya a fortement tiré parti de ses réserves de change, faisant chuter le solde à un record de 8,29 milliards de dollars la semaine précédente à un nouveau creux de 8,72 milliards de dollars. Bien que les préoccupations à long terme abondent, nous nous attendons à ce que le soutien de la banque centrale contribue à stabiliser le Shilling au cours de la semaine à venir.

La Tanzanie appelle à une augmentation des importations de sucre

Le Shilling s’est affaibli par rapport au dollar cette semaine, glissant à 2312 contre environ 2306 la semaine dernière, en raison de l’augmentation de la demande de fin de mois en dollars des importateurs. Le gouvernement de la Tanzanie cherche à attirer des investissements dans des secteurs clés de l’économie, et le ministre du Commerce, Ashatu Kijali, exhorte les autorités égyptiennes à investir dans l’agriculture, l’énergie, l’eau et les infrastructures de transport. En particulier, le ministre a appelé les investisseurs à soutenir les développements de l’usine de sucre industriel dans le pays pour réduire la dépendance aux importations de sucre. Nous nous attendons à ce que le Shilling se stabilise dans les prochains jours en raison des entrées d’investisseurs et d’exportations, notamment de produits de base tels que le café et les noix de cajou.