Suite à notre article exclusif annonçant le limogeage du directeur général de Shelter Afrique, nous avons reçu, le 3 mars 2022, un droit de réponse de madame Célestine Ketcha Courtès (photo), ministre de l’Habitat et du Développement Urbain du Cameroun en sa qualité de Présidente du Bureau de l’Assemblée Générale de Shelter Afrique. Nous publions le droit de réponse daté du 23 février 2022 dans son intégralité.
Objet: Droit de réponse
Monsieur le Directeur de Publication,
En date du 18 février 2022 vous avez publié dans votre journal un article intitulé «Le Directeur Général de Shelter Afrique limogé». Vous y alléguez du soutien de la ministre camerounaise de l’Habitat et du Développement Urbain en faveur du Directeur Général en ces termes : « Son unique soutien, la ministre camerounaise de l’Habitat et du Développement Urbain, Célestine Ketcha Courtès, qui a saisi le conseil par courrier tard dans la nuit, alertée sans doute par l’administrateur camerounais présent dans le board, n’a pas pu changer le cours des choses et reporter la décision du départ ou du maintien jusqu’aux assemblées générales que le principal concerné voulait tenir en juillet prochain dans son pays, le Zimbabwe, en vue d’un hypothétique soutien diplomatique ».
En application des dispositions universellement reconnues sur le droit de la presse, j’entends exercer mon droit de réponse et vous demande à cet effet d’insérer dans le prochain numéro de votre journal ce qui suit.
Je tiens à démentir fermement toute insinuation qui laisserait croire à l’opinion publique que notre action, en tant que Présidente du Bureau de l’Assemblée Générale de Shelter Afrique, serait partie prenante de quelques conflits d’intérêts ou de personnes, alors que précisément elle n’a d’autre but que de maintenir la stabilité de cette institution et de l’orienter résolument vers l’accomplissement de son mandat qui est d’aider les Etats africains membres à produire massivement les logements décents et abordables.
En effet, portée à la tête du Bureau de l’Assemblée Générale tenue à Yaoundé en juin 2021, je me suis attelée à la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé qui marque un changement décisif de paradigme dans l’approche de production des logements en masse en Afrique, à travers notamment l’implantation des usines. Il me plait à ce sujet de rappeler que nous avons, depuis octobre 2021, bouclé toutes les diligences nécessaires pour la mise en œuvre de ces usines au Cameroun, pays pilote de cette nouvelle stratégie.
Cependant, il est regrettable que la crise managériale dont vous faites écho, et dont il convient de rappeler que les racines sont antérieures à ma présidence, ne permette pas de mobiliser Shelter Afrique vers l’atteinte de cet objectif stratégique fixé par les actionnaires.
J’ai donc dû intervenir pour éviter que des décisions stratégiques, telles que les licenciements successifs du PCA et du DG, ne soient prises par le Conseil d’Administration sans aucune consultation préalable du Bureau de l’Assemblée Générale des actionnaires, propriétaires de la Banque, et en vertu des Statuts qui disposent que :
(a) Tous les pouvoirs de la société sont dévolus à l’Assemblée Générale;
(b) L’Assemblée Générale peut déléguer au Conseil l’autorité d’exercer n’importe lequel de ses pouvoirs…;
(c) L’Assemblée Générale conserve les pleins pouvoirs d’exercer son autorité sur toute question déléguée au Conseil en vertu de l’alinéa (b) du présent article»; et de la Charte du Conseil en son article 3 (b): Le Président du Conseil d’Administration doit entretenir un dialogue régulier avec le Président du Bureau (de l’Assemblée Générale), en s’assurant que les Actionnaires sont effectivement informés en tout temps.
Mon intervention se situe du reste dans le cadre de ces dispositions pertinentes des Statuts et de la Charte du Conseil. La consultation préalable du Bureau de l’Assemblée Générale aurait été d’autant plus opportune que les bases juridiques et les motivations des actes posés par le Conseil restent à clarifier aux actionnaires.
Je réitère donc que loin d’être porté vers le soutien des personnes, notre action vise à garantir la bonne cohésion entre le niveau managérial de l’institution et celui politique et stratégique représenté par l’Assemblée Générale dont je préside le Bureau.
Shelter Afrique est un précieux instrument au service de la volonté des Chefs d’Etat africains de réduire le déficit considérable en logements décents sur l’ensemble de leur continent, prescrit par les ODD et le Nouvel Agenda Urbain qui localise ces ODD. Mon mandat à la tête du Bureau de l’Assemblée Générale, continuera de veiller à ce que le management de cette institution reste focalisé à l’atteinte de cette vision.
Veuillez croire, Monsieur le Directeur de Publication, l’expression de ma
parfaite considération.
Célestine Ketcha Courtès, PRESIDENTE DE LA 40e AGA.