« L’Aménagement du territoire est un outil pour restaurer l’autorité d’État et contribuer à la diversification de notre économie »
Guy Loando Mboyo, Ministre d’État, Ministre de l’Aménagement du Territoire de RDC revient sur le rôle des projets d’envergure en cours dans le pays dans la diversification de l’économie congolaise. « La qualité des infrastructures et des services relatifs au transport et à la logistique sont des facteurs indéniables d’implantation et de développement de l’activité industrielle. C’est pourquoi l’État mène de grands projets d’aménagement du territoire à l’instar de la construction du port en eau profonde de Banana, l’optimisation du terminal de transport frontalier de Kasumbalesa ou l’extension de la zone urbaine de Goma.”, déclare-t-il.
Monsieur le Ministre, ces derniers mois, votre ministère est impliqué dans les actions de vulgarisation de la Politique nationale d’aménagement du territoire, la formulation du projet de loi relatif à l’aménagement du territoire ou le lancement du programme REVITE. Quels objectifs poursuivez-vous ?
Le Premier ministre Jean Michel SAMA LUKONDE a formé une équipe gouvernementale qu’il a baptisé “gouvernement des warriors” dans la mesure où, face aux défis pressants auxquels la République démocratique du Congo fait face en matière de développement, il faut des hommes et des femmes qui montent au front. J’ai humblement répondu présent et je m’attelle à la tâche depuis lors. Cette volonté est naturellement en droite ligne avec la vision du Président de la République, Chef de l’État, S.E Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui souhaite construire un État fort, prospère et solidaire. C’est l’objectif que nous poursuivons sans relâche. Pour y parvenir, un cap précis a été fixé par le Premier ministre. Dans l’immédiat, le contexte actuel de pandémie mondiale crée un impératif de relance économique et impose la mise en place de dispositifs capables d’atténuer les chocs sanitaire et social pour nos concitoyens. Ensuite nous devons œuvrer à la restauration de l’autorité de l’État ainsi qu’à la diversification de notre économie pour créer les conditions d’une croissance créatrice d’emplois et source de redistribution des richesses.
Quel rôle joue le ministère d’État, Ministère de l’aménagement du territoire dans l’accomplissement de ces objectifs ?
Pour chacun de ces objectifs, le ministère de l’aménagement du territoire joue un rôle capital puisqu’aucun pays ne peut véritablement se développer sans une maîtrise de son espace. C’est pourquoi, avec l’ensemble des agents, nous avons été sur le pied de guerre pour créer un environnement propice à la réalisation des objectifs du gouvernement grâce aux outils que vous avez cité : la politique nationale d’aménagement du territoire qui vise à transformer le Congo en un territoire intégré et interconnecté au monde, le projet de loi relatif à l’aménagement du territoire, en cours d’adoption par l’Assemblée nationale, qui consacre la planification spatiale et garantit l’existence d’un cadre normatif moderne, le dernier datant du 20 juin 1957 et, bien sûr, le programme REVITE – ”Repensons nos villages, villes et territoires” qui invite les Congolais, notamment ceux de la diaspora, à investir au pays. Ces outils stratégiques, qui se sont trop longtemps fait attendre, consacrent les principes de bonne gouvernance tels que la transparence de l’action publique et participent à améliorer la compétitivité ainsi que l’attractivité de notre territoire.
En quoi l’aménagement du territoire permet à la République democratique du Congo de diversifier son économie ?
Je prendrais un exemple éloquent. Aujourd’hui, les matières premières, principalement les minerais et le pétrole, représentent 90% des exportations de la République démocratique du Congo. Tout l’enjeu d’un pays comme le nôtre est de transformer cette situation de dépendance en opportunité. Cela passe nécessairement par la transformation des matières premières localement et par une meilleure intégration dans les chaînes de valeur du commerce international à l’aide du développement industriel. Nous savons parfaitement que la qualité des infrastructures et des services relatifs au transport et à la logistique sont des facteurs indéniables d’implantation et de développement de l’activité industrielle. Si le Congo parvient à créer un maillage d’infrastructures routières, fluviales, maritimes et aéroportuaires d’envergure combiné à des pôles de transport et de logistique performants, les conditions seront réunies pour développer des activités industrielles à plus forte valeur ajoutée – entraînant dans leur sillage création d’emplois et attractivité territoriale. Pour l’État, c’est la raison d’être de ces grands projets d’aménagement du territoire que sont la construction du port en eau profonde de Banana, l’optimisation du terminal de transport frontalier de Kasumbalesa ou encore l’extension de l’aire urbaine de Goma.
Propos recueillis par Roger Musandji.