Yamoussoukro ambitionne de devenir la capitale scientifique de l’Afrique de l’Ouest grâce tout particulièrement aux milliers d’élèves formés à l’Institut National Polytechnique Felix Houphpouet-Boigny et qui viennent de toute l’Afrique de l’Ouest. Infrastructures, technologie de l’information et des télécommunications (5G, Big data, intelligence artificielle), robotique, science spatiale.
C’est sur ce dernier point que les perspectives semblent aller de l’avant, avec l’idée de la création d’un satellite 100% ivoirien.
Cette idée fait son chemin, et déjà en juin 2021, à l’initiative de Boubacar Fofana, président de l’Association pour la Sauvegarde et la Promotion de la Pensée de El Hadj-Boubacar Gamby Sakho (ASPP-BGS) et Universal Konstructors Associated (UKA), une conférence s’était tenue au sein de l’UFR des Sciences médicales de l’Université Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody sur le thème «L’Afrique entre dans l’ère du spatial : cas de la Côte d’Ivoire ». Cette conférence avait réuni des personalités éminentes, comme Maram Kairé, astronome sénégalais, le premier africain dont le nom a été donné à un astéroïde, et aussi la burkinabé, Dr Marie Korsaga, la première femme docteur en astrophysique de toute l’Afrique de l’Ouest.
A l’heure où de nombreux africains ont déjà lancé dans l’espace leur propre satellite, comme nous avons pu le voir encore récemment avec la Tunisie, le Ghana et l’île maurice, la Côte d’Ivoire ambitionne à son tour de se lancer dans l’aventure spatiale, avec le projet Y-SAT CI (Yamoussoukro Satellite Côte d’Ivoire 1). Un satellite qui sera fabriqué à Yamoussoukro en partenariat avec l’école nationale polytechnique pour lancer un cycle de formation au niveau des sciences et des technologies spatiales.
Des membes de UKA, dont le Dr Marc Yao Fortune (1 er Docteur en Astrophysique de C.I), participeront d’ailleurs à la grande conférence sur l’industrie spatiale« Newspace Africa Conference 2022 » qui se tiendra à Nairobi, la capitale du Kenya les 25, 26 et 27 avril prochains, et qui réunira de nombreux Etats, des agences spatiales et des acteurs publics et privés autour de l’importance pour l’Afrique de se doter de sa propre souveraineté en terme de technologie spatiale. Cette conférence aura également pour but de répondre aux demandes des gouvernements africains dans les télécommunications, la défense, la sécurité, l’aviation, le maritime, l’exploitation minière, l’agriculture, l’environnement, le développement, l’éducation et la santé. Car, oui, pour résoudre de nombreux problèmes au niveau local, il faut utiliser le spatial. Sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, on réalise que plus de la moitié font un appel direct aux sciences spatiales.
Y-SATCI 1 i2022
Selon des études, en 2019, l’industrie spatiale africaine valait 7,37 milliards USD et devrait atteindre 10,24 milliards USD d’ici 2024, enregistrant une croissance d’environ 40 %. C’est donc pour cela que la création du premier satellite ivoirien va devenir une réalité. Fort de nombreux soutiens dans les institutions, puisque l’on sait qu’un projet pour la création d’une agence spatiale ivoirienne est prévue, d’autres acteurs voient en ce projet un double avantage, le développement d’industries nouvelles créatrices d’emplois qualifiés à Yamoussoukro et la formation des jeunes aux technologies du futur. Le think-thank « Le Cercle libéral de la Côte d’Ivoire », qui est un groupe de réflexion privé au service du développement de la Côte d’Ivoire a déjà apporté son soutien à cette initiative. Ainsi, si public et privé le décident, la Côte d’Ivoire pourrait lancer son propre satellite dans l’espace en 2024.