La Tunisie gagnerait « à décarboniser son industrie », a déclaré Marouane El Abassi, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le 13 juin 2022 lors d’un Forum sur les défis économiques des transitions écologique et énergétique. Le pays devrait devenir une « destination attrayante pour les investissements décarbonisés », a-t-il aussi déclaré.
Selon le gouverneur, cette option constituera un appel pour déployer des efforts de décarbonisation plus concertés et plus complets, afin d’anticiper l’intensification inévitable des réglementations et la taxation des émissions de carbone.
Dans son intervention, Marouane El Abassi a également appelé à mettre en place des mesures compensatoires pour les groupes les plus vulnérables de la société et qui supporteraient les coûts de tarification du carbone.
Par ailleurs, le gouverneur a souligné le nécessaire alignement de la stratégie énergétique de la Tunisie sur celle de l’Union Européenne afin de bénéficier de l’ambition de l’Europe de devenir neutre en carbone à l’horizon 2050. Ce qui « exige une augmentation de l’énergie renouvelable dans leur mix, dont une partie pourrait, à l’avenir, être approvisionnée par la Tunisie ».
Si Marouane El Abassi appelle à une dynamique de décarbonation, il relève également que l’accélération de la décarbonation de la Tunisie « nécessitera certainement des investissements importants ». Et de proposer la mise en place d’un ensemble de réformes « nécessaires » visant à améliorer l’environnement des affaires en Tunisie, et « la mise en place de dispositions visant à protéger la production tunisienne, afin d’éviter qu’une taxe carbone désavantagerait les industries nationales, à forte intensité énergétique, destinées à l’exportation, par rapport à leurs concurrents internationaux qui ne sont pas soumis à un prix équivalent ».