Avec le concours de l’agence panafricaine Bloomfield Investment Corporation, la République démocratique du Congo (RDC) a obtenu sa première notation financière souveraine auprès de l’Agence de notation Bloomfield Investment Corporation. Un événement!
Au cours d’une cérémonie organisée, lundi 20 juin 2022 à Kinshasa, l’agence panafricaine Bloomfield Investment Corporation a restitué la notation financière souveraine au Gouvernement congolais. C’était en présence de la Gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi Mbuyi, et du ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
L’Agence Bloomfield a, par la même occasion, présenté le résultat de ses analyses ayant permis à la RDC de se doter des notations en monnaie locale. Il s’agit notamment, de la note BBB (Note d’investissement) avec une perspective stable, à long-terme ; la note A2 (Note d’investissement) avec une perspective stable, à court-terme.
Rappelons qu’en octobre 2021, l’agence de notation internationale Moody’s a changé la perspective de la notation de la RDC de ‘Caa1, Perspective Stable’ à ‘Caa1, Perspective Positive’ en vue d’un éventuel rehaussement de la notation.
Facteurs «suffisants» pour des investissements «prudents»
En janvier 2022, l’agence Standard & Poor’s a rehaussé la notation de la RDC de ‘CCC+, Perspective Positive’ à ‘B-, Perspective Stable’, témoignant du changement structurel profond de l’économie congolaise et des développements favorables de la position extérieure du pays.
Forte de ces succès, la RDC a sollicité une notation en monnaie locale de la part de l’agence de notation régionale Bloomfield (« l’Agence »), à l’instar de nombreux pays du continent, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Dans sa présentation du rapport, le PDG de Bloomfield, Stanislas Zeze, a souligné que, sur le long terme, les facteurs de la protection appropriée sont considérés suffisants pour des investissements prudents. Cependant, il fait savoir qu’il y a une variabilité considérable de risques au cours des cycles économiques.
Cette notation sur le long terme est basée sur, entre autres, sur plusieurs paramètres : « un plan d’action 2021-2023 ambitieux ; un plan des réformes en profondeur des finances publiques; un endettement public qui demeure modéré; un endettement extérieur à forte composante concessionnelle qui permet de maintenir un coût faible de la dette et une économie résiliente et en croissance ».
«Bonne certitude de remboursement»
Sur le court terme, selon le rapport, l’économie de la RDC présente une bonne certitude de remboursement en temps opportun. « Les facteurs de liquidité et les éléments essentiels des sociétés sont sains. Quoique les besoins de financement en cours puissent accroître les exigences totales de financement, l’accès aux marchés des capitaux est bon », indique le rapport.
L’agence de notation Bloomfield investment corporation estime que les facteurs des risques de l’économie nationale de la RDC sont estimés «minimes».
Dans ce rapport, on note également quelques principaux facteurs de fragilité de la qualité des crédits. Notamment : « une stabilité de l’économie relative à la pression de la dollarisation; un risque de change important sur la dette publique extérieure ; un niveau d’investissements publics qui reste à améliorer ; des défis importants au plan social et sanitaire ainsi qu’un risque sécuritaire et politique persistant ».
Prenant part à cette activité, Madame la gouverneure de la BCC, Malangu Kabedi, a exposé l’évolution de l’économie nationale vue par Bloomfield investment corporation. «Cette notation est le résultat d’une stabilité accrue et d’un meilleur contrôle des grands agrégats macroéconomiques », dira-t-elle.
Pour Nicolas Kazadi, il s’agit des « résultats très satisfaisants et encourageants ». Il a exprimé, au nom du Gouvernement congolais, une grande satisfaction pour les notes placées dans la catégorie d’investissement attribuées qui marque une fois de plus, le couronnement des efforts entrepris. De même pour la Note BBB, avec une perspective stable pour le long-terme Note A2, avec une perspective stable.
Pour relever les défis, le rapport recommande, entre autres, d’ « Améliorer le niveau et la qualité d’investissement public».