«Le marché financier n’est pas la chasse gardée des Etats et doit être un levier pour le développement de nos pays»
L’Emprunt Obligataire par Appel Public à l’Epargne dénommé «BIDC-EBID 5,90% 2022-2029» a enregistré une clôture anticipée détonnante. Le 2 juin 2022 à la mi-journée, les carnets d’ordre étaient pleins. Moins de 48 heures auront suffi au syndicat de placement composé de Impaxis, arrangeur et chef de file d’un consortium composé de Coris Bourse, d’EDC Investment Corporation et dautres SGI de la zone pour boucler les 120 milliards de FCFA recherchés. La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a atteint ses objectifs. Les institutionnels et les ménages ont nourri la demande stratosphérique. Quelles sont donc les raisons du succès du plus grand emprunt obligataire non souverain jamais enregistré depuis le démarrage de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’UEMOA ? Nous avons posé la question à Ababacar S. Diaw, Directeur Général de Impaxis Securities.
En tant que SGI et arrangeur de l’opération, comment expliquez-vous la clôture anticipée de l’emprunt de 120 milliards de FCFA de la BIDC ?
Cette clôture par anticipation sanctionne une structuration robuste, un émetteur de grande qualité la BIDC, une opération rondement menée permettant aux investisseurs d’avoir accès à l’information en amont, notamment lors du eRoadshow après l’obtention du Visa, pour pouvoir souscrire très rapidement. Les SGI consœurs ont également effectué un travail formidable sur cette tranche.
Dès lors, les investisseurs ont répondu présent massivement et rapidement, expliquant la clôture anticipée de l’opération.
Vous aviez d’autres SGI partenaires dans l’opération. Quel a été le rôle de chacune d’entre elle ?
Le Consortium qui a mené cette opération est composé d’Impaxis en tant que Arrangeur Principal et Chef de file, accompagné de Coris Bourse et EIC respectivement co-arrangeur et co-chef de file.
Les autres SGI en tant que membres du syndicat de placement ont participé très activement au placement de l’opération auprès de leurs clients et ont servi de relais pour diffuser l’information dans tous les pays de la zone UEMOA. Elles ont donc toutes contribué activement à faire de cette opération un succès et nous en remercions nos confrères.
Impaxis a dernièrement arrangé des émissions corporate record. Peut- on dire sans risque de se tromper que vous êtes parmi les premières SGI de la zone UEMOA ?
Nous pensons qu’Impaxis a su se distinguer comme vous l’avez souligné sur les dernières émissions Corporate de la BRVM comme une SGI de référence. Notre ADN a toujours été d’être un précurseur et un acteur disruptif sur le marché financier dans l’intérêt supérieur du marché et notamment le renforcement de son efficience à l’instar de ce qui se passe dans les places les plus développées tout en tenant compte de nos réalités locales.
Après l’opération Sonatel de 100 milliards FCFA en 2020 qui était un record, l’opération de 120 milliards FCFA de la BIDC vient effacer ce précédent record. Impaxis a réussi, grâce à la confiance de ses clients, la prouesse de réaliser chaque année depuis 2018 au moins une opération d’envergure pour un émetteur non souverain sur le marché primaire. Le marché financier n’est pas la chasse gardée des Etats et doit être un levier pour le développement de nos pays. Nous souhaitons que le segment des Corporate Bonds se développe davantage ainsi que de nouveau
produits tels que les Project Bonds pour renforcer le financement du secteur privé à côté du secteur bancaire.
Quelles sont les prochaines étapes du programme de mobilisation des fonds par la BIDC ?
La Tranche 2, comme la Tranche 1, s’inscrit dans le cadre d’un programme de 240 Milliards FCFA pour lequel 170 milliards FCFA ont levés. BIDC veut continuer à jouer un rôle de catalyseur en mobilisant des ressources qui seront déployées dans la zone UEMOA. BIDC est un émetteur de référence sur notre marché financier régional et au-delà de la troisième tranche qui est attendu, continuera à mobiliser des ressources sur le marché financier régional.
Un commentaire
C’est un véritable succès non seulement pour le facilitateur et chef de file mais aussi de la BIDC, bras financier de la CEDEAO qui inspire confiance aux ménages et aux investisseurs institutionnels en de la qualité de son portefeuille et des indicateurs financiers. Je souhaite plein succès au management de la BIDC et ses partenaires financiers.