Ce mardi 28 juin, il est 21h 50 minutes lorsque Vital Kamerhe, costume sombre assorti d’une cravate rouge, fait son entrée au bureau officiel du président de la République, Félix Tshisekedi, à la Cité de l’Union africaine. Décontracté et tout souriant, le chef de l’Etat a reçu son ancien directeur de cabinet par une chaude accolade.
« Comment vas-tu, Vital ? », a lancé Félix Tshisekedi à l’endroit de Vital Kamerhe. « C’est l’émotion, monsieur le président », a répondu ce dernier.
Les deux personnalités se retrouvent ainsi après plus de deux ans de séparation suite à l’arrestation et à l’emprisonnement de Vital Kamerhe dans le procès dit de 100 jours, à l’issue duquel l’ancien directeur de cabinet et allié politique de Félix Tshisekedi a été acquitté le 23 juin dernier. Une rencontre qui ouvre une nouvelle page politique en prélude des échéances électorales à venir, d’après certains observateurs.
À l’issue de ce tête-à-tête, Vital Kamerhe a accordé sa première interview à la presse présidentielle. Contrairement à ce que croit une certaine opinion, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) se dit encore loyal envers Félix Tshisekedi. Il se dit prêt à le soutenir, tout en renforçant le partenariat politique qui le lie au Chef de l’État à travers leurs partis politiques respectifs, l’UNC et l’UDPS.
« Quelle que soit l’épreuve qu’on endure, elle doit être en dessous de ce que l’on peut donner à sa patrie, à son peuple », a déclaré Vital Kamerhe. À la question de savoir s’il sera le prochain Premier ministre, le « pacificateur » tranche : « je me vois comme un citoyen prêt à servir son peuple ».
En outre, Vital Kamerhe s’est aussi prononcé à propos de l’insécurité qui sévit dans la partie Est de la République démocratique du Congo. A cet effet, il a évoqué son plan de sortie de crise. Il s’agit, selon Vital Kamerhe, de « privilégier l’option militaire, diplomatique et humanitaire ».
Par ailleurs, l’ancien pensionnaire de la prison centrale de Makala dit avoir beaucoup appris durant tout le temps de son incarcération. En trois mots, Vital Kamerhe retient comme leçon : « la patience, la résilience et la foi en Dieu ».
Cependant, le leader de l’UNC considère que le Programme de 100 jours du chef de l’État pour lequel il a été traîné devant la justice, « reste un des programmes les mieux réussis ». Car, avance-t-il, « beaucoup a été fait en 9 mois en dépit de la saga judiciaire ».