En perdant 37% sur les 30 derniers jours face à un dollar impassible, le bitcoin (BTC) montre qu’il n’est ni une valeur refuge ni un rempart contre l’inflation encore moins un para-tonnerre contre le retour de manivelle des taux.
Au 30 juin, la reine des cryptomonnaies a enregistré son pire trimestre depuis 2011 dans un moulin de rumeurs qui n’est pas sans rappeler l’effondrement de la Bourse de Paris joliment romancé dans l’inoxydable roman « L’Argent » de Emile Zola. Certes, ce n’est pas encore le Titanic mais les rats commencent à quitter le navire par milliers. La plupart des célébrités comme Elon Musk qui avaient dopé le bitcoin à coup de tweets lui donnant même l’allure d’un altermondialisme numérique face à l’ordre établi de l’orthodoxie monétaire, font désormais profil bas, obligés de revenir à la sagesse de Bill Gate.
La devise numérique qui cotait 68.991 dollars à son plus haut le 10 novembre 2021, a perdu 72% de sa valeur, se stabilisant en dessous des 19 000 dollars depuis le 18 juin. Si en novembre 2021, l’ensemble des bitcoins disponibles valaient environ 1 320 milliards de dollars, aujourd’hui, ce nuage ne dépasse pas 420 milliards de dollars. La bagatelle de 900 milliards de dollars s’est évaporée des mains de tous ceux qui avaient cru avoir trouvé le bon filon.
Dans sa chute vertigineuse, la devise créée par le mystérieux Satoshi Nakamoto a entrainé l’ensemble de l’écosystème des cryptomonnaies. La capitalisation boursière des monnaies numériques est passé sous le cap symbolique des 1000 milliards de dollars contre 3 000 milliards de dollars en novembre dernier. Des plateformes de trading comme Binance, Coinbase, Celsius et Babel Finance ont restreint leurs activités, bloquant les transferts, ce qui n’est pas pour calmer les esprits des crypto-investisseurs. Pour sûr, cette correction sévère risque de contraindre certaines des plateformes, de revoir à la baisse les taux de rendements qu’elles font miroiter aux investisseurs. D’autres mettront la clé sous le paillasson. A la fin de la purge, l’on retrouvera un écosystème moins spéculatif et plus proche de la réalité. A moins que ces chutes abyssales ne s’inscrivent dans un mouvement cyclique régulier comme celui de avril 2021 quand le bitcoin a perdu 45% de sa valeur ou encore du crypto-hiver de 2017.