Encore un caillou dans le jardin de Thomas Malthus. La population mondiale, en passe de passer le cap des 8 milliards le 15 novembre 2022, selon l’ONU, va subir une baisse drastique pour n’être plus que 4 milliards en 2100 et non 10 milliards. Cherchez l’erreur.
En fait, nous sommes beaucoup plus proches du pic que les prévisions de l’ONU qui fixaient cet instant historique où le nombre d’habitants sur la planète terre allait atteindre son plus haut et entamer son déclin à l’année 2080.
Selon une étude renversante de HSBC parue le 22 août et relayée par Les Échos, ce pic se situerait vers 2043 à cause du recul du taux de fécondité passé de 5 enfants par femme dans les années 50 à 2,3 en juillet 2022. Selon les Nations Unies, ce taux tomberait à 2,1 en 2050, soit le niveau permettant à la population mondiale de se stabiliser.
L’inversion rapide de la courbe de la population est à relier aux progrès de la médecine et aux mutations sociales et économiques du 20e et 21 e siècle. La cherté du niveau de vie, la hausse du prix de l’immobilier et l’intégration de la femme dans le monde du travail sont les facteurs porteurs de cette tendance mondiale d’après l’étude réalisée par James Pomeroy, économiste chez HSBC. «La probabilité que la taille de la population mondiale commence à se réduire dans les vingt prochaines années est bien plus élevée que ce que nous avions prévu initialement», avance-t-il.
Toutes les régions du monde ne sont pas logées à la même enseigne. L’Afrique et l’Asie vont être les moteurs du peuplement quoique avec des tendances décroissantes. Déjà plongée dans cette réalité d’un faible taux de fécondité et d’un vieillissement important, l’Europe verra sa population diminuer de moitié avant 2070 et baisser de 400 millions d’ici 2100. Dire qu’en qu’en 1798, Thomas Malthus prédisait que le monde finirait par manquer de nourriture du fait de la progression géométrique de sa population beaucoup plus rapide que la progression arithmétique de sa nourriture (production agricole).