Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Constant Lonkeng, a séjourné à Cotonou du 19 au 23 septembre 2022 pour évaluer l’évolution récente de l’économie, discuter du budget rectificatif de 2022 et apprécier les progrès accomplis dans le cadre des engagements pris au titre du programme soutenu par le FMI.
Pour rappel, le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le 8 juillet 2022, un nouvel accord mixte MEDC/FEC pour le Bénin dans le cadre de la politique applicable à l’exposition au crédit combiné élevé (ECCE) d’un montant de 638 millions de dollars (équivalent à 391 % de la quote-part) (voir le communiqué de presse N° 22/252 ), pour aider à répondre aux besoins de financement urgents et soutenir le Plan National de Développement du pays (PND ; 2018–25) centré sur la réalisation des Objectifs de Développement Durable (voir le FOCUS-PAYS DU FMI )
À l’issue de la visite, M. Lonkeng a exprimé sa satisfaction à l’endroit de l’économie du Bénin. «Les acquis du Bénin en matière de gestion des finances publiques offrent une marge de manœuvre politique indispensable pour faire face aux défis liés à un environnement économique mondial très incertain, aux retombées négatives des risques sécuritaires régionaux et aux séquelles de la COVID-19. Les autorités sont en train de finaliser, en vue de sa soumission au Parlement, un budget rectificatif pour 2022, conformément au nouveau programme MEDC/FEC appuyé par le Fonds ». Le budget rectificatif marquera une pause dans le resserrement budgétaire initialement envisagé dans la loi de finances 2022 lors de son adoption il y a un an. Il vise à augmenter les dépenses sociales et celles liées à la sécurité.
« Bien que l’incertitude reste élevée, la reprise économique est en cours, soutenue par un rebond de l’agriculture et une expansion continue de l’activité portuaire, bien qu’à un rythme moins élevé qu’avant la guerre en Ukraine. L’inflation est plus basse qu’anticipé du fait qu’une bonne saison agricole et la mise en place des mesures de soutien aux populations par le gouvernement à la suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont partiellement compensé les pressions exercées par les prix des denrées alimentaires importées.
Néanmoins, remarque le FMI, la hausse soutenue des prix de certains produits de consommation essentiels pour les ménages vulnérables exacerbe les risques d’insécurité alimentaire. Dans ce contexte, la mission du Fonds a réitéré la nécessité de s’orienter vers des mesures plus ciblées et efficientes dans la riposte nationale aux effets de la guerre en Ukraine.
« La mission a évalué les progrès accomplis par le Bénin dans le cadre des engagements pris au titre du nouveau programme MEDC/FEC, notamment la mise en place d’un registre social qui permettra au gouvernement d’atteindre les couches vulnérables de la population en cas de difficultés, l’adoption de la législation sur les bénéficiaires effectifs dans les marchés publics, et la mise en œuvre du plan d’action des autorités pour le renforcement du cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L’équipe retournera à Cotonou plus tard cette année pour la première revue de programme.
« La mission a rencontré le ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances Romuald Wadagni, le conseiller spécial du président M. Dagnon, le ministre des affaires sociales et de la microfinance Mme Tognifodé, le secrétaire général adjoint de la présidence et porte-parole du gouvernement M. Houngbédji, le directeur national de la BCEAO (banque centrale régionale) M. Assilamehoo, d’autres hauts fonctionnaires. L’équipe a également rencontré des syndicats, les investisseurs, la société civile, l’opposition et des représentants de la communauté des donateurs.