C’est sur le plateau de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina Faso, télévision nationale, que des putschistes, une quinzaine de soldats vêtus de treillis, ont annoncé au soir du vendredi 30 septembre avoir démis le colonel Paul-Henri Damiba Sandaogo, le chef de la junte de ses fonctions. Epilogue d’une journée marquée par des tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou.
Ce nouveau coup de force, le 2e depuis le début de l’année, est justifié par ses auteurs qui disent vouloir poursuivre « l’idéal commun » du peuple burkinabè, « à savoir restaurer la sécurité et l’intégrité du territoire ». Ils annoncent, dans l’immédiat, la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.
A leur tête, le capitaine Ibrahim Traoré désigné président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), organe dirigeant de la junte qui avait été instauré lors du précédent coup en janvier dernier.
Dans leur communiqué, les putschistes annoncent également la suspension de toute activité politique et de la société civile, convoquant pour bientôt « les forces vives de la nation » pour la rédaction d’une nouvelle charte de transition. Ce, afin de désigner un nouveau président, « civil ou militaire », précisent-ils.
Tombeur de Roch Marc Christian Kaboré, le colonel Damiba achève ainsi sa course à la tête du pays. Même si au cours de la journée et après plusieurs heures d’incertitudes, ses services avaient tenté de rassurer l’opinion en évoquant de simples revendications financières au sein de l’armée.