Le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, a fait savoir que Postfinance, filiale financière de la Poste sénégalaise, sera transformée en banque postale d’ici quelques années.
S’exprimant jeudi 13 octobre sur Radio Futur Médias (RFM), une chaine privée, le ministre a indiqué que la structure va devenir carrément une banque commerciale avec un agrément de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Une démarche qui, souligne-t-il, permettra à l’entité de faire entrer des recettes et des bénéfices à la Poste confrontée à une situation financière très délicate depuis plusieurs années avec une baisse de ses revenus.
D’après Moussa Bocar Thiam, le gouvernement travaille, depuis 2016, en étroite collaboration avec les acteurs pour mettre en place un plan de relance de la Poste jugé nécessaire par l’ensemble de l’écosystème. Ce plan de restructuration permettra d’identifier les véritables problèmes auxquels l’entreprise est confrontée, notamment le poids de la masse salariale qui avoisine les 18 milliards de FCFA (27 millions USD) par année.
Aujourd’hui, indique-t-il, la Poste a quasiment toutes ces recettes estimées à 1,2 milliard FCFA (2 millions USD ) par mois qui passent dans la masse salariale.
Par ailleurs, le ministre a rassuré les agents de la Poste, en mouvement d’humeur depuis très longtemps – pour dénoncer l’Etat de vouloir « liquider leur outil de travail » -, que des mesures fortes seront prises pour trouver des solutions.
D’ailleurs, certains observateurs pensent que le limogeage du directeur général de la Poste, Abdoulaye Bibi Baldé survenu ce mercredi 12 octobre à l’issue du conseil des ministres, est un acte fort qui pourra apaiser la tension entre les travailleurs et le gouvernement.
Depuis plusieurs années, la Poste traverse une situation financière difficile à cause d’une gestion décriée par les syndicats, mais également d’un manque d’innovation face à la concurrence pour capter des ressources. Crée en 1995, le groupe qui compte plus de 4.000 agents a perdu plus de la moitié de son capital social en enregistrant un déficit de 32,8 milliards de FCFA, selon un rapport du ministère des Finances. La société publique qui a pour mission principale de fournir un service universel postal détient une dette de 189 milliards FCFA auprès de l’Etat.