C’était la seule nomination mardi 18 octobre en conseil des ministres. Ambassadeur du royaume chérifien en France depuis octobre 2021, Mohamed Benchâaboun a été nommé à la tête du du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Derrière cette promotion largement relayée par la presse, il
Y a surtout une réponse du berger à la bergère. L’ambassadrice de la France a Rabat, Hélène Le Gal, a été nommée à l’Union Européenne à Bruxelles pour prendre les commandes de la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient au sein du service européen pour l’action extérieure (SEAE). Aujourd’hui, les relations entre les deux pays sont gérés par des chargés d’affaires. Rabat reprocherait à son allié stratégique une certaine incohérence sur le dossier du Sahara. Plus que le déplacement en grande pompe à Alger avec quasiment les deux tiers de son gouvernement et du CAC 40, c’est surtout la position mi-figue mi-raisin de Paris sur l’intégrité territoriale du royaume qui dérange. Ainsi, l’Hexagone a été certes, sous Sarkozy et Hollande l’un des premiers à apporter son appui au plan d’autonomie du Maroc. Cette positon de principe reconduite par Macron est aujourd’hui doublée par les Etats-Unis de Trump et Biden qui ont reconnu la marocanité du Sahara. Une prise de position ferme adoptée désormais par l’Espagne, quasi partie du conflit en tant
qu’ex colonisateur du sud marocain. Vu du Maroc, la faible évolution de la position française est incompréhensible au regard de la qualité des relations diplomatiques et des échanges économiques entre les deux pays. Or, la discours du Roi Mohammed VI du 21 août est clair à propos du dossier du Sahara : « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde: le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, a déclaré le roi dans un discours radio-télévisé. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit. » » a déclaré le souverain en substance.
A cela s’ajoute, le dossier complexe des visas né de la décision prise par l’Elysée de réduire les quotas algériens et marocains de 50% contre 30% pour les tunisiens. Objectif, pousser la rive sud de la Méditerranée à accepter le principe de la reconduction de leurs citoyens «sans papiers» sur le territoire français. La question porterait ici sur le nombre de marocains concernés par la mesure. Paris en recense 7000 là où les affaires étrangères marocaines n’auraient été notifiées que sur environ 465 marocains en France. «Et il faudrait encore confirmer qu’il s’agit bien de marocains », ajoute une source bien au fait du dossier, consultée par nos soins.
Au delà de l’ambivalence de France sur le Sahara, de ses visas refusés , il y a cette boutade récente sortie par le président à la sortie d’un restaurant en s’adressant à des marocains rencontrés par hasard : « j’irais au Maroc fin octobre ». Une déclaration qui a fait froncer des sourcils dans un pays où la France n’a pas d’ambassadeur dans les faits. Bref, Paris sera sans doute plus claire à la fin de ce mois à l’occasion du débat sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Wait and see.