Elle avait décliné un rôle dans un film sur le Dahomey en raison, subodorait-on, de son passé esclavagiste. Cette fois-ci, Lupita Nyong’o, la mannequin et actrice primée aux Oscars, a accepté les pieds joints de devenir l’égérie de la nouvelle campagne De Beers (Where it Begins).
Bien qu’ayant fait un revirement spectaculaire pour se conformer à la nouvelle Afrique du Sud en cédant dés 2006 environ 26% de ses actifs à un groupe noir, Ponaholo Investments, dans le cadre de la politique de discrimination positive appelée Black Economic Empowerment (BEE), le groupe De Beers a une histoire pourtant liée à l’Apartheid, ce régime d’exception tombé en 1991.
Ce lourd héritage de De Beers n’a pas gêné l’actrice née à Mexico de parents diplomates kenyans. Lupita Nyongo’o s’est dit «honorée d’être la première ambassadrice mondiale de De Beers ». Et d’entonner avec emphase: «cette campagne donne vie au pouvoir de transformation que je ressens lorsque je porte des créations en diamant. Plus important encore, mon partenariat avec De Beers me permet d’étendre mon plaidoyer en faveur des femmes et des filles à travers le monde ».
Les convictions qui ont poussé l’actrice à refuser de jouer dans « Woman King », un film qui revisite le passé du Dahomey tout en ignorant le rôle de celui-ci dans la traite négrière, appartiendraient-elles déjà au panthéon des révolutions ?
Le film boycotté par la jeune actrice a vu sa promotion barrée par un hashtag #BoycottWomanKing apparu sur Twitter dés sa sortie aux USA le 16 septembre dernier.
Quant à la campagne de De Beers, elle aura déjà gagné en visibilité par le choix de l’actrice la plus visible d’Hollywood. Le diamant a parlé.