Par Pascal Agboyibor – Associé Gérant Asafo & Co et Aristide Ouattara – Associé Deloitte Afrique.
Alors que le marché de la titrisation a mis du temps à se développer en Afrique, l’augmentation du nombre d’opérations dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) met en évidence son potentiel de croissance.
La titrisation est une technique financière qui consiste à transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances en les transformant en titres financiers émis sur le marché des capitaux via un véhicule financier dédié (appelé fond commun de titrisation en zone UEMOA). Cela permet à l’entreprise cédante de générer de la liquidité ou d’optimiser la taille et la structure de son bilan. Apparu il y a environ 60 ans aux Etats-Unis, la titrisation s’est progressivement répandue dans le monde comme un véritable outil de financement ou de placement financier avant de connaître un ralentissement pendant la crise des subprimes, crise durant laquelle cet instrument étant en première ligne. Aujourd’hui, le marché de titrisation a retrouvé son dynamisme mondial grâce à un meilleur encadrement de cette technique.
Pour ce qui concerne la zone UMEOA, depuis 2014, un total de 12 opérations de titrisation ont été réalisées pour un montant de 1.065,8 milliards de francs CFA, dont six ont eu lieu au cours des seules deux dernières années, selon l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA), anciennement le CREPMF. Cela confirme non seulement que le marché a adopté cette technique de financement, mais que la titrisation a aussi un important potentiel dans la zone UEMOA et en Afrique. Cependant, ce potentiel est très loin d’être pleinement exploité notamment en raison d’un cadre réglementaire à améliorer et (ii) d’une méconnaissance de cette technique par les acteurs économiques de la zone.
S’appuyant sur ces constats, Deloitte et Asafo & Co. Coorganisent en partenariat avec les 4 sociétés de gestion de fonds communs de titrisation agrées en zone UMOA (Africa Link Capital Titrisation, BOAD Titrisation, Joseph Titrisation et KF Titrisation) le premier Forum africain sur la titrisation qui se tiendra le 30 novembre à Lomé au lendemain de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS). Cette première édition, sponsorisée par le World Bank Group (IFC), la BOAD, la BRVM et GCR Ratings sera principalement consacrée au marché spécifique de la titrisation des pays de la zone UEMOA dont le cadre réglementaire fête ses 12 ans cette année.
Plateforme unique d’échanges, le forum a vocation à réunir tous les acteurs de l’écosystème et à créer un réel cadre permanent afin de promouvoir la titrisation comme instrument de financement alternatif et complémentaire de l’économie, tout en saisissant les innovations techniques et financières. Le rassemblement des spécialistes de ce segment créera aussi une force collective afin d’anticiper et d’influencer les futures orientations règlementaires et les faire converger vers les standards internationaux.
Le forum s’adresse à tous les acteurs du segment de la titrisation, à savoir les sociétés de gestion de fonds communs de titrisation de créances (FCTC), les régulateurs, les sociétés de bourse, et les institutions de financement du développement (DFIs), ainsi que l’ensemble des initiateurs, bénéficiaires et intermédiaires opérationnels, banques, entreprises et compagnies d’assurance.
Nous invitons l’ensemble des acteurs du segment de la titrisation à venir échanger avec nous lors du Forum africain sur la titrisation le 30 novembre à Lomé (Togo) (https://africansecuritisationforum.org/). Ce sera l’occasion de faire un état des lieux sur la titrisation et de se projeter collectivement vers l’avenir.
Un commentaire
Tout ce discours n’a de sens que si l’#AMF accepte d’étendre les actifs admis à la #titrisation au-delà des créances. La titrisation en zone #UMOA, c’est en 2008, que nous (#Mazars, #MaghrebTitrisation, un autre cabinet d’avocats et #BMCECapital) avons réalisé les études portant évaluation du potentiel du marché, la détermination de l’architecture du marché et la création de la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire #CRRH. Heureusement que les #Sukuk ont profité de ce cadre réglementaire pour impulser de ce mécanisme. En dehors des #Sukuk, c’est le désert total. Les opérations de titrisation se comptent sur les bouts des doigts. Il faut élargir les actifs éligibles à la Titrisation et vous verrez les résultats. De nos jours, voici la seule question qui mérite d’être traitée concernant la #Titrisation en zone UMOA. Tout le reste n’est que de la redite à défaut de ressasser. Pitié avançons pour une fois dans le bon sens.